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 MORSURES partie 2

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Evil Raptor
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Evil Raptor


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MORSURES partie 2 Empty
MessageSujet: MORSURES partie 2   MORSURES partie 2 EmptyLun 4 Juil - 12:13

Caroline paniqua et une peur sourde s'insinua dans son ventre. Elle hésita entre aller chercher son mari et se barricader dans la voiture. Mais la perspective d'aller s'engouffrer à son tour dans cet obscur bâtiment ne l'enchantait guère. Et il y avait Nathan. Pas question qu'elle le laisse tout seul dans la voiture, encore moins qu'elle l'emmène avec elle explorer les planchers pourris de la vieille bâtisse. Elle se glissa sur le siège conducteur et verrouilla les portes. Elle mit les pleins phares et attendit avec angoisse que Vincent revienne. Quelle mouche l'avait piqué ? Elle s'était fait mordre par un rat qui lui avait sûrement refilé la peste ou une autre maladie mortelle, sa plaie pissait le sang, Nathan hurlait à la mort, et lui allait se fourrer dans une bicoque pourrie et sûrement pleine de vide...

Cela faisait cinq bonnes minutes que Vincent avait disparu quand la porte du bâtiment s'ouvrit de nouveau. Stressée, Caroline observa avec angoisse la chose qui en sortit.
Nullement éblouie par la lumière des phares, une vieille femme coiffée d'un chapeau et vêtue d'un vieil ensemble noir austère, s'avança vers la voiture en boitant. Elle s'approcha de la vitre et regarda Caroline droit dans les yeux, ce qui la fit frissonner.
Qu'allait elle faire ? Où était Vincent ? Que lui voulait cette vieille harpie fagotée comme pour aller à un enterrement ?
Des phalanges osseuses frappèrent le verre. Des ongles noirs et crochus terminaient les doigts boudinés.
Caroline souffla un bon coup pour se donner du courage et baissa un peu sa vitre. La vieille mit quelques secondes avant d'ouvrir une bouche pleine de dents curieusement plantées.
– Votre mari vous attend. À l'intérieur. Tévéphone.
La voix sonnait fausse. Affreusement fausse, et sa langue avait émis un drôle de son quand elle avait dit téléphone. Caroline avala sa salive, mais sa gorge resta sèche.
– Il m'attend ?... mais... pourquoi ne sort-il pas ?
– Votre mari vous attend. Il est tévéphone, avec docteur. Faut pas rester dehors, à cause des bombes...
L'affreuse vieille la fixa avec intensité et se rapprocha de la vitre. Caroline put voir sa peau ratatinée comme celle d'un fruit pourri. Ses yeux chassieux étaient cerclés de tuméfactions verdâtres, et ses pupilles semblaient manger (dévorer) la totalité du blanc, qu'elle avait rouge sang. Quelques mèches grises filasses s'échappaient de sous son chapeau fatigué.
Viens chérie, viens à l'intérieur, je t'attends, dépêche-toi...
Etait-ce la voix de Vincent qui résonnait ainsi dans sa tête ? Elle cligna des paupières et sortit de la voiture. La vieille femme avait disparu.
Comme portée, ou plutôt poussée dans le dos par une force douce et invisible, elle se dirigea vers la porte entrouverte. Elle jeta un dernier regard vers les phares. Dans la voiture, Nathan hurlait toujours, mais elle ne l'entendait que de très loin, comme si des kilomètres les séparaient.
Dors mon bébé, dors. Maman et papa reviennent bientôt.
Elle s'avança et pénétra dans le sombre couloir, avant de se laisser envelopper par les ténèbres.

La lumière apparut progressivement, d'abord sous la forme d'un rai verticale. Elle poussa une porte et découvrit ce qui restait d'une longue salle de banquet au plafond haut. De larges lustres à bougies raccordés les uns aux autres par d'immenses toiles d'araignées étaient plantés aléatoirement et paraissaient prêts à tomber. La cire coulait et se répandait sur le sol, formant de petits monticules graisseux.
Tous vêtus d'étranges vêtements noirs surannés, une vingtaine d'hommes et de femmes en piteux états étaient vautrés sur de vieux fauteuils crevés de toutes parts. Tous la fixaient, le regard mort, comme sur ses morbides clichés du XIXe siècle représentant des gens décédés.
Encore une qui va périr, que ce soit par eux ou par les bombes...
Vincent était là, lui aussi affalé dans un fauteuil en cuir décomposé, le regard dans le vague. À côté de lui trônait un fauteuil vide. Toujours sous l'emprise d'une force inconnue, Caroline alla s'asseoir aux côtés de son mari. Un nuage de poussière s'éleva quand elle prit place. Elle se retint de tousser et attendit, l'esprit brumeux. Elle observa la pièce, ses murs griffés, ses dalles brisées...
Tout cela lui rappelait ce cours d'histoire...
Un carillon sonna. Douze coups. Puis le silence se fit.
Caroline dévisagea sa voisine. Une femme à la peau ridée, flasque. Une longue bande de poils noirs longeaient son cou et remontaient jusqu'à ses joues creusées. Elle se tourna vers Caroline et l'observa, l'œil torve. Soudain, son nez s'agita, comme si elle reniflait quelque chose.
C'est alors qu'une porte s'ouvrit en grinçant. Elle sentit son corps trembler de l'intérieur quand elle reconnut dans l'embrasure la silhouette de l'homme qu'ils avaient percuté sur la route quelques minutes plus tôt. La porte se referma derrière lui et il pénétra dans la pièce. Une de ses jambes traînait en arrière et ses pantalons de toile sombre étaient déchirés au niveau des genoux.
Comment avait-il pu franchir à pied aussi vite, tout ce chemin que nous avions effectué en voiture ?
Il se posta devant l'assemblée de fauteuils et ôta son chapeau, puis il salua. Ses yeux blancs vitreux se posèrent sur Vincent, puis sur Caroline. Elle sentit un frisson caresser sa colonne vertébrale quand il leur adressa un triste sourire. Elle y lut de la pitié, ce qui la terrorisa.
Le vieil homme resta immobile quelques instants, puis ses mains agrippèrent son visage. Il tira sa peau, et miraculeusement, ses traits glissèrent. Il libéra une sorte de masque, et une affreuse tête de rat apparut.
Pleine d'effroi, Caroline voulut crier mais sa bouche resta figée en grimace. Elle voulut se tourner vers Vincent mais son corps resta figée, bloqué, tétanisé par une force au-delà de toute compréhension. Sa cheville se mit à la tourmenter, à la gratter. Au prix d'un effort gigantesque, elle réussit à entrevoir le fauteuil de sa voisine. Il grouillait de rats gros comme des chats. La salle était envahie de rats. Des gros et des petits, de toutes les tailles. Ils sortaient des manches et des cols des personnages affalés sur les fauteuils. Il en sortait des murs, du plafond, du sol, ils étaient partout, grouillant comme une marée de vers gris, par grappes écœurantes et bouffies, leurs longues queues luisantes s'emmêlant inextricablement. Ils fondirent sur Caroline et Vincent. Eux restèrent immobiles, tétanisés.
Nous sommes envahis, ils ont découvert les dernières rations. Prions.
Quand les rongeurs grimpèrent sur son corps, Caroline sombra dans une hébétude telle qu'elle n'eut que la conscience de leurs petites dents s'attaquant à son cou. Ils mordirent sa plaie et se délectèrent du sang qui se remit à couler. Ils s'engouffrèrent dans ses pantalons de coton, se glissant vers ses cuisses, à la recherche d'une issue plus sûre vers les tripes. Ils escaladèrent ses bras, l'étranglèrent et l'aveuglèrent. Son cerveau hurla des messages d'alerte mais son corps ne bougea pas d'un pouce. Elle allait se laisser dévorer vivante
Tillevar sur Riez, page 152...
quand soudain l'image de Nathan seul dans la voiture claqua dans son esprit comme un coup de feu à l'oreille d'un assoupi. Elle bondit du fauteuil et s'élança vers la porte par laquelle elle était venue, tout en arrachant les rats de ses cheveux, de ses bras, de ses joues. Elle sentit des morsures mais elle n'arrêta pas sa course. Son instinct de mère la poussa en avant.
Le vieillard à tête de rat se mit en travers de son chemin et elle le percuta de plein fouet. Il tenta de l'immobiliser, et elle sentit ses mains raides comme des serres d'oiseau de proie. Folle de terreur, elle réussit à le faire tomber et se jeta sur la porte. La poignée résista alors qu'elle la secouait dans tous les sens. Le vieillard-rat se releva avec peine et se ramassa sur lui-même, prêt à bondir pour une ultime attaque. Son corps était secoué de tremblements : il mutait. Son torse s'allongeait, ses jambes s'arquaient, le tout dans un concert de sinistres craquements d'os. Enfin, la poignée céda. Caroline tira la porte et s'engouffra dans l'ouverture. Elle eut un dernier regard pour la sinistre salle, et le regretta.
75 morts. Dévorés...
Une centaine de rats avaient déferlé sur Vincent, qui ne faisait (pouvait) rien pour échapper à la masse des voraces bestioles. Submergé de toutes parts, il parvint juste à jeter d'un œil un dernier regard d'horreur à sa femme. Il aurait voulu hurler son nom, mais un rat venait de s'engouffrer dans sa bouche grande ouverte.

Dans la pénombre du couloir, Caroline se heurta à plusieurs murs avant de trouver la sortie. Un tonnerre d'explosions retentit non loin d'elle, et elle dut protéger ses oreilles de ses mains. Des bruits de mitraillette, d'obus, des cris d'horreur, des enfants qui pleuraient. Des rats la suivaient, elle pouvait entendre leurs ignobles petits cris de faim.
Elle sortit enfin. Une lumière éclatante la rendit aveugle quelques instants. Les phares, comprit-elle. Elle s'approcha en titubant de la voiture, psalmodiant le nom de son fils, et réussit à ouvrir les yeux.
Elle comprit. Tillevar sur Riez, chapitre dix sept, manuel d'histoire...
La voiture était envahie de rats.
Elle avait laissé sa portière entrouverte.
Elle cria pour la dernière fois et se laissa envahir par la terreur la plus absolue. Les rongeurs l'escaladèrent et la recouvrirent en quelques secondes, tel un costume de mort.

FIN
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