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 LE DENTISTE partie 1

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Evil Raptor
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Evil Raptor


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LE DENTISTE partie 1 Empty
MessageSujet: LE DENTISTE partie 1   LE DENTISTE partie 1 EmptyLun 4 Juil - 12:03

Le Dentiste par Sylvain Blanchot

– Et tu es sûr qu’elle n’est pas chez toi ? – Sûr et certain. Je l’avais posée près du lavabo, où y’a tous mes instruments. Thomas but une longue lampée de soda. Il s’essuya les lèvres du revers de la main. – …Un client ? – Je vois pas ce qu’un client ferait de ce genre de produits. – Alors un autre véto ? Tu as peut-être filé la boîte à un collègue et tu ne t’en rappelles pas ? – Non, je m’en souviendrais. C’est quand même curieux cette histoire. Thomas arracha le hamburger à son emballage et s’apprêta à mordre dedans à pleines dents. Une sauce onctueuse commença à lui dégouliner entre les doigts. – Et c’était quoi comme produits ? – Ben, c’est justement ça qui… – AIE ! – … ? Thomas ferma un instant les yeux, comme s’il avait voulu contenir la douleur insupportable qui lui martelait les maxillaires. Pour un peu, une larme lui aurait roulé au coin de l’oeil. – Mmmm ! Encore cette saloperie de dent. Ça va bientôt faire une semaine que j’ai mal ! – Une semaine ? T’es fou ou quoi ? Faut y’aller, sinon ce sera trop tard. – Tu sais bien que j’aime pas ça… – Parce que tu crois qu’y en a beaucoup qui aiment le dentiste ? Et ton mal de dents alors, tu crois qu’il va guérir tout seul ? Fais-moi confiance, il va empirer oui ! Tiens, attends… Richard souleva un instant ses fesses pour chercher quelque chose dans la poche arrière de son jean. – T’as du bol, je l’ai sur moi. D’habitude, je laisse toujours l’adresse au cabinet... Thomas attrapa le post-it que lui tendait son frère aîné. – Le Guerrec, un type bien, consciencieux, professionnel. Un virtuose de la chirurgie dentaire, tu verras… Puis il se leva de table en faisant traîner la chaise sur le lino.
– Allez, j’y vais. J’ai encore quelques bêtes à soigner cet après midi. À plus… et tâches d’appeler, fit-il en pointant l’index en direction de Thomas. Richard sortit du fast-food en faisant battre la porte derrière lui. * Thomas avait une terrible envie de grignoter. Chez lui, ce n’était d’ailleurs pas qu’une simple envie, c’était un besoin. Il était du genre glouton, à s’empiffrer à longueur de journée : gâteaux, chocolat, bonbons, chewing-gums, soda, tout y passait sans exception. Et fatalement, vu qu’il ne se brossait jamais les dents après – sinon il aurait dû le faire plus d’une vingtaine de fois dans la journée – il s’exposait constamment à des problèmes dentaires carabinés. Mais le plus contradictoire dans tout ça, c’était que Thomas était quelqu’un d’extrêmement sensible à la moindre douleur, et bien que le dentiste provoquait chez lui une véritable angoisse, il continuait malgré tout à boulotter et à négliger son hygiène dentaire. Il se massa doucement la joue gauche avec la main. La douleur était insupportable, et elle l’élançait maintenant dans toute la mâchoire. Au début, elle était discrète, épisodique, puis peu à peu, elle était devenue bien plus présente, jusqu’à venir s’installer en permanence, un peu à la manière d’un bruit de fond. C’était son truc, ça. Il n’allait chez le dentiste que lorsqu’il était trop tard, lorsqu’il ne pouvait pas faire autrement et qu’il avait très mal. La nuit dernière, il n’avait pratiquement pas dormi, sans cesse réveillé par ce mal qui lui broyait les maxillaires autant que la tête et les oreilles. Non, cette fois c’était du sérieux. Thomas le savait et il n’allait pas pouvoir y couper. À la simple pensée de la séance de fraise légendaire, il sentit une vague d’anxiété le submerger. Allez, t’inquiètes pas, Richard a dit qu’il était bien ce dentiste… Il se traîna mollement jusqu’au canapé et y laissa tomber ses cent trente kilos, son estomac échappant un profond gargouillement. Putain, j’ai la dalle moi… Il tira le téléphone et hésita avant de faire le numéro. L’angoisse se répandait en lui comme un poison dans du sang. Allez respires… D’une main fébrile, il commença à faire le numéro. 0..4…7… Tout va bien se passer, tu verras… 8…9..4…6…
Et puis après au moins, t’auras plus mal… 0…9..0 Tu pourras même bouffer tout ce que tu veux. Le bip retentit plusieurs fois dans le combiné, et pendant un instant, Thomas espéra que personne n’allait répondre. Mais au bout de la cinquième sonnerie, quelqu’un décrocha : – Oui, Cabinet dentaire Le Gerrec, bonjour. – Heu, bonjour madame – sa voix était un peu tremblante. Je… je vous appelle pour une rage de dent. J’aurais aimé savoir si c’était possible de… de prendre rendez-vous rapidement ? – Vous avez beaucoup mal ? – Heu… un petit peu, mentit Thomas qui savait très bien que la douleur était particulièrement insoutenable. – Un instant je vous prie. – … – Nous pourrions vous prendre cet après midi à 14h15 si ça vous va ? Nous avons un désistement. – Heu, cet après midi ? Ce… ça n’est pas forcément aussi pressé, répondit Thomas, terrifié par le fait d’y aller aussi rapidement. Un bruit de pages qu’on tourne – sans doute celles d’un agenda. – C’est la seule disponibilité que nous avons. Sinon, ce ne sera pas avant une quinzaine de jours. – Ah… Thomas jeta un rapide coup d’oeil vers la pendule du salon 11h30. Il hésita un peu, le ventre tenaillé par la peur. Il savait très bien que ce n’était pas sérieux de repousser ce rendez-vous, même si c’était pour l’après midi même. La douleur était à la limite du raisonnable, il ne pouvait plus rien manger – ou tout du moins ne plus rien mâcher – et son estomac n’avait de cesse de crier famine. Il aurait peut-être pu attendre un jour, peut-être deux. Mais quinze, c’était beaucoup trop long, c’était impossible. – Heu, alors très bien, 14h15, articula Thomas, résigné. Puis après avoir laissé son nom et son numéro de téléphone, il raccrocha le combiné, terrorisé à l’idée de n’être déjà qu’à quelques heures du rendez-vous. 14h15... Ça lui laissait à peine trois heures pour se préparer psychologiquement. Aussi, c’était peut-être mieux comme ça. Il ne stresserait finalement que peu de temps. Télécommande en main, il commença à zapper sur les différentes chaînes, nerveux. Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Tu imagines le bruit de la fraise à tes oreilles ? Instinctivement, il porta une main à sa mâchoire. Aiguë, stridente, comme tu l’aimes. Tu la sens raboter l’émail de tes dents ? Et ce goût métallique dans ta bouche ? Zzzzziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Zzzzzzzzzzziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Il ferma brièvement les yeux et un frisson lui parcourut l’échine. Allez c’est bon, arrêtes espèce de crétin ! Penses plutôt à après. Ça sert à rien de te faire flipper comme ça. Et puis les dentistes, ils endorment toujours maintenant. C’est plus comme avant… Mais à l’idée de la fine aiguille transperçant ses gencives, il ne put réprimer un nouveau frisson d’angoisse. Vers 12h20, Thomas se fit chauffer une soupe qu’il but tranquillement devant la télévision. Il ne prêta qu’une vague attention au petit écran indiscret qui exhibait ses images parfois indécentes : accidents, guerres, disparitions, meurtres, les malheurs de la vie quotidienne s’enchaînaient comme les wagons d’un train que personne n’avait envie de prendre. Mais Thomas était bien loin de toutes ces catastrophes qui touchaient le monde extérieur. Tout en se massant régulièrement la mâchoire, il s’imaginait déjà crispé sur le fauteuil du dentiste. Piquage, fraisage, meulage, il passait en revue les différents instruments tout en les appréhendant les uns plus que les autres. Il essaya alors de se persuader qu’il ne sentirait rien, que tout allait bien se passer et qu’il ressortirait soulagé de son rendez-vous… Il était bien loin de s’imaginer ce qui l’attendait. * 14h13 – Thomas s’arrêta un instant devant une lourde porte de bois massif, ornée de fines dorures et parée d’une élégante poignée ambrée. De toutes les portes de cabinet dentaire, c’était sans doute la plus somptueuse qu’il n’avait jamais vue. Étrangement, cela le rassura un peu. Il avait plus l’impression d’entrer chez un orfèvre que chez un boucher. D’une main tremblante, il appuya sur la petite sonnette, et un « dring » étranglé retentit de l’autre côté de la porte. Il tourna la poignée et entra. Les murs du vestibule étaient recouverts d’éclatantes boiseries, et immédiatement, une

odeur d’amalgame lui vint jusqu’aux narines. Il referma la porte derrière lui et s’avança jusqu’à l’accueil. Il n’y avait personne. Il attendit un instant, debout devant la banque, pensant que la secrétaire allait débarquer d’une minute à l’autre… BADAM BAM TALAM ! Thomas sursauta. Là, dans une pièce voisine, un bruit sourd venait de résonner, comme si quelque chose venait de tomber par terre. Instinctivement, il se retourna et passa la tête par l’encadrement de porte le plus proche. C’était la salle d’attente. Au centre, une petite table recouverte de magazines et de journaux, faisait face à une cheminée Louis XV, adossée contre le mur du fond. Près de l’âtre, sur la gauche, une porte blanche devait incontestablement donner sur une autre pièce. C’était de là que le bruit était venu, Thomas en aurait mis sa main à couper. Curieux, il commença à traverser la salle d’attente, sans quitter la porte du fond des yeux. Mais tandis qu’il dépassait le centre de la pièce, son pied heurta quelque chose qui alla tournicoter devant lui. Là, sur le parquet soigneusement ciré, il découvrit un escarpin blanc. Intrigué, Thomas se pencha pour le ramasser. Il le tint un moment, le faisant pivoter entre ses doigts. Qu’est ce que cette chaussure pouvait bien faire ici ? C’était sans doute celle de la secrétaire… ou bien celle d’une cliente ? Non, c’était quand même étrange. Qui laisserait sa chaussure comme ça, en plein milieu du passage ? À ce moment là, la porte s’ouvrit subitement, dévoilant un homme d’une quarantaine d’années. Plutôt mince et mesurant un bon mètre quatre-vingt, il portait une petite moustache taillée avec soin. Il regarda Thomas avec étonnement puis sourit. – Je…bonjour… Je suis monsieur Marteret, balbutia Thomas. J’avais rendez-vous à 14h15. – Oooh, monsieur Marteret oui. Vous êtes juste à l’heure, répondit l’homme avec son plus beau sourire. Puis il baissa les yeux sur la chaussure que tenait Thomas. – Vous permettez ? C’est celle de Mathilde. Elle a terriblement mal aux pieds ces jours-ci, fit-il d’un air navré. La pauvre chérie. L’homme s’empara de l’escarpin par le talon, délicatement, comme si la chaussure était en verre et qu’il avait peur de la briser. – Je suis à vous dans deux petites minutes, fit-il avant de disparaître en refermant la porte derrière lui. À nouveau seul, Thomas se laissa tomber sur une des chaises alignées contre un mur de la pièce. Il se demanda un instant si le dentiste ne batifolait pas avec son assistante, à ses heures perdues. Il trouva l’idée amusante. Mais le plus important, c’était surtout que le médecin lui avait fait forte impression.
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