Les catacombes de Paris (suite)

D’un rapide mouvement de tête, l’homme s’approcha de la jambe de Peter et dévoila deux canines sur les dents du dessus, qu’il planta immédiatement dans la jambe de Peter, qui, essayant de se débattre, cria. Il lui donna un coup de pied dans la tête, qui le fit lâcher prise. Le sang jaillissait hors de son pantalon. Cet enfoiré avait dû le mordre vraiment très profondément, avec une réelle force. Mais l’homme revint immédiatement à la charge, attrapant de nouveau les jambes de Peter. Peter remarqua alors au sol, au milieu des macchabées, un revolver. Sans réfléchir plus longtemps, il saisit l’arme et la pointa vers l’homme qui venait de le mordre, en direction de sa tête. Pas d'hésitation, il appuya sur la gâchette. L’homme se prit une balle en pleine tête. Il s’arrêta quelques instants, puis, comme si de rien n’était, il rattrapa les jambes de Peter, le traînant vers lui avec une force surhumaine. Le revolver glisse des doigts de Peter.

L’homme, proche cette fois ci du torse de Peter, lui planta ses canines directement dans le ventre. Peter cria de nouveau et se débattit, donnant des coups de poings à l’homme, qui ne semblait pas réagir, ni ressentir de quelconque douleur. L’homme lâcha tout de même prise, pour se rapprocher du cou de Peter. Il y parvint et essaya de le mordre, mais Peter l’en empêcha en tenant sa tête éloignée avec ses mains. L’homme en profite pour foutre les doigts de la main gauche dans sa bouche et pour les bouffer tout cru. Le sang jaillissait de part et d’autre, éclaboussant l’homme et Peter. C’est alors qu’un craquement d’os se fit entendre, et plusieurs doigts de Peter tombent alors hors de la bouche de cet enfoiré en train de lui bouffer. Peter lui donne un gros coup de poing avec sa main droite, et cette fois ci, l’homme bascula enfin sur la gauche, mais revint très rapidement à la charge.

Peter lui donna un gros coup de pied dans la gueule, et là, la mâchoire de l’homme se décrocha et tomba au sol. Ses dents bougeaient toujours. L’homme se mit à vomir du sang, et Peter profita de cet instant d’inattention pour récupérer le revolver au milieu des cadavres. Bien en main, il le pointa de nouveau vers la tête de l’homme et tire. Le haut de sa tête se décrocha, laissant sa cervelle dégouliner au sol, parmi les autres morceaux de cadavres. Peter laisse l’arme tomber au sol, et reprit son souffle. Il souleva doucement ses vêtements et remarqua les deux larges traces de crocs sur son ventre, dont jaillissent du sang. Il regarda ensuite les doigts de sa main gauche. Il lui en manquait trois, où il n’y avait plus que de la chair en charpie. Il abaissa son bras, et remarqua alors de nouveau les cadavres accrochés à des chaînes, au plafond, dont le sang ne cessait de goutter sur lui.

Restant au sol, Peter se fixe sur l’homme, nue, charcuté, qui se situait juste au dessus de lui. Il lui manquait les deux bras, sectionnés au niveau des coudes, et son pénis lui avait aussi été coupé. L’homme avait les yeux ouverts et regardait Peter, qui, épuisé par les horreurs qu’il venait de voir et de subir, ferma les yeux.

Le silence total, durant quelques secondes. Jusqu’au moment où une ampoule éclata au plafond, forçant Peter à ouvrir les yeux. Rien de suspect à première vu. Seulement à première vu, puisque rapidement, d’étranges bruits se firent entendre. Des bruits d’ailes. Peter leva plus clairement les yeux. Au plafond, des chauve souries, bien une dizaines, virevoltaient dans les airs, au dessus de lui, faisant se balancer les cadavres accrochés avec les chaînes. Une des chauve sourie se mit à foncer vers Peter, qui se releva au pas de course. La chauve sourie arriva rapidement sur lui. Peter essaya de la faire partir avec ses mains, mais elle revenait toujours. Peter, en essayant de l’éviter, parvient à un recoin de la pièce et ferma les yeux.

- Foutez moi la paix bande d’ordures cria-t-il.

Les bruits d’ailes se firent de plus en plus intenses, puis s’arrêtèrent net. Qu’est ce qui pouvait encore l’attendre ? Peter ouvrit de nouveau les yeux. Face à lui, dans l’autre recoin de la pièce, cinq personnes se tenaient face à lui, habillés de longs manteaux noirs, propres, pas une goutte de sang sur eux. Ils restent immobiles, face à Peter.

- Qu’est ce que vous me voulez ?

- C’est pourtant si simple rétorqua une voix.

Peter regarda tout autour de lui mais n’aperçut personne.

- Je suis là, continua la voix.

Peter leva alors les yeux. En hauteur, face à lui, au dessus du groupe de vampire, Philippe se tenait sur une petite corniche, quelques mètres au dessus du sol.

- Ils ont soif. Il faut les nourrir lui sortit le vieux Philippe.

- Pourquoi vous faites ça ?

- Il le faut, ce sont des vampires. Si je ne le fais pas, qui le fera ?

- Vous êtes complètement cinglé, qu’est ce que ça vous rapporte ?

- Si je fais ce qu’ils veulent, ils me donneront le plus beau de tous les cadeaux. L’immortalité.

- Pour être un vieux panier en osier jusqu’à la fin de vos jours. Pathétique.

- Je suis obligé, vous feriez quoi à ma place ?

- Je les exterminerai jusqu’au dernier rétorqua Peter.

- Je ne peux tuer ma famille.

Peter jeta un coup d’œil rapide aux vampires, toujours immobiles. Peter se jeta au sol et récupéra le revolver, toujours là, et le pointa dans la direction de Philippe.

- Fin du jeu lança-t-il.

Il appuya sur la gâchette. Plus de balles. Il laisse tomber le revolver au sol, parmi des intestins.

- Merde.

- Vous n’avez pas de chance on dirait.

Peter se releva et regarda les vampires, toujours immobiles. Philippe était toujours là, immobile aussi, le regardant.

- Ne vous en faites pas, ils ne vont pas vous tuer tout de suite. Ils ont encore des réserves.

Peter rabaissa les yeux en direction des vampires. L’un d’eux s’avança vers lui. Peter ne bougea pas d’un poil. Le vampire arriva face à lui et s’arrêta, posant sa main droite sur l’épaule de Peter. Avec sa main, il força Peter à se mettre à genoux, ce qu’il fit. Le vampire passe sa main griffue devant les yeux de Peter, pour le forcer à les fermer. Peter ne broncha pas, sentant sa fin, proche. Les yeux fermés, il ne distinguait une nouvelle fois plus rien, et souhaitait que c’était la dernière fois qu’il aurait à fermer les yeux, que toute cette horreur s’arrêterait bientôt. Mais si le vieux Philippe avait raison, ce n’était pas finit.

Le vampire plongea alors rapidement sa main dans la bouche de Peter et attrapa sa langue. Peter ouvrit les yeux et essaya de crier, mais il ne pouvait pas. Les ongles affreusement longs du vampire lui traversaient la langue, et il tira rapidement, sectionnant la langue de Peter, qui bascula en arrière, au milieu des autres cadavres, en train de s’étouffer avec son propre sang. Peter s’évanouit ensuite, et cela valait peut être mieux pour lui. Il pouvait enfin avoir le calme, le silence, et s’évader dans des endroits merveilleux, au pays des rêves, attendant une nouvelle fois la fin de l’horreur. Mais au moins, cette attente inconsciente lui permettrait de songer à autre chose, de ne plus penser à l’horreur.

Les autres vampires, qui étaient jusque là toujours immobiles contre le mur, se mirent à avancer en direction de la dépouille de Peter, évanouit. Arrivés autour de lui, ils se baissèrent sur lui, entourant le corps de leurs longues capes noires. Le vampire qui lui avait arraché la langue était lui toujours debout, et tenait fermement la langue dans ses mains. Il ouvrit alors grand la bouche et y introduit la langue, qu’il croqua avec délectation.

Philippe les regarda un instant, puis se tourna vers la porte qui était derrière lui. Il fit quelques pas en direction de la porte, puis se retourna une dernière fois vers les vampires. Il pensait que bientôt, il fera partit d’eux, et que son petit fils prendrait sûrement la relève de gardien, emmenant des visiteurs ou des personnes se posant trop de questions ici. Triste besogne, mais la vie éternelle a bien ses mauvais côtés.

Le lendemain matin...

Une journée ensoleillée comme le ciel parisien nous en donne peu à ce moment de l’année. Peut être un bon présage. En cette journée ensoleillée, Philippe, trousseau de clé à la main, se tenait devant la porte menant au repaire des vampires. Il inséra la clé, la tourna, et poussa en insistant la porte. Philippe laissa la clé sur la porte et rentra dans la pièce, marchant sur la petite corniche. Il s’approcha du bord et regarde au plafond. Il y avait deux chauve sourie, accrochée au plafond, en train de dormir, la tête en bas. Un sourire se lut sur le visage de Philippe, qui baissa ensuite les yeux. En contre bas, parmi les cadavres humains, il y avait trois vampires, en train de sucer le sang d’un corps en décomposition.

Juste au dessus d’eux, pendant qu’ils étaient en train de se nourrir, Philippe aperçut Peter, dont le sang est en train de couler sur la cape des vampires, le regardant. Peter était tout nue, et les crochets au bout des chaînes lui rentrait dans la peau au niveau du torse et des jambes. Les deux mains de Peter étaient coupées et devaient à présent traîner au milieu des autres membres humains au sol, dans cet antre de folie et de débauche. Son pénis lui avait aussi été coupé. Peter regardait Philippe, un regard noir et de haine et de folie. La langue coupée, il ne pouvait dire un mot, mais pensait fortement à une seule chose, un seul mot : « Enfoirés ».

FIN

La descente aux enfers. Plus il s'enfonce, plus on regrette, tout comme lui, d'être à ses côtés. Riche en détails, cette nouvelle se révèle ignoble sur la fin (sang, tripes et consort).
Simple mais efficace, avec quelques clins d'oeil (jeepers creepers, hellraiser), et une subtilité amusante sur les vampires.

Je connaissais déjà cette nouvelle et j'adore ! Ces beau et très graphique, rien à redire.