Bruiser - George Romero

Réalisé par George Romero en 2000, un film un peu étrange dans sa filmographie dans le sens où l'on ne s'attendait pas à ça de la part du créateur de LA trilogie de zombies la plus influentielle, cynique et superbe en existence (pas encore vu LOTD mais à ne point douter qu'il remplit à merveille sa fonction pour former une tetralogie non moins géniale).

L'histoire :
Suite à l'écroulement de sa vie personnelle et professionnelle, un homme a le sentiment d'être aussi invisible à son entourage qu'il se réveille un jour avec un masque blanc adhérant à son visage. Un masque qui rappelle étrangement ceux que font une amie à lui, moulés sur le visage des gens et qu'ils peuvent ensuite personnaliser ou pas avec de la peinture.
Il se découvre alors des pulsions meurtrières irrésistibles et détruira les gens qui lui ont fait du mal.

En soi, le film est loin d'être aussi nul que les critiques le disent. Je pense que si ce n'était pas de Romero, les gens cracheraient moins dessus.
Je l'avais évité jusque là et puis j'suis tombée dessus hier soir en zappant sur CinéFrisson. Et j'en suis bien contente parce que j'ai beaucoup aimé. Certes, c'est filmé de façon impersonnelle mais ça reste très beau, très fluide (c'est toi qui a dit ça aussi, Lord ?), ça parle de perte d'identité, d'incapacité à trouver sa place dans la société jusque dans sa propre vie, et le parallèle avec ce masque sans expres​sion(et vraiment flippant :shock;) est bien trouvé.

Faudrait que je revoie le film tranquillement pour en faire une critique plus détaillée mais comme ça, à chaud, j'ai trouvé plein d'intérêt à ce "mouton noir".

Bruiser est un film que j'ai eu et ai toujours beaucoup de mal à cerner. Quand Romero fait un film sur la mode et la perte d'identité en filmant ça se manière impersonelle et top-cool, avec des plans-nichons sur des jolies mannequiins, je ne peut pas m'empêcher de penser que ce n'est pas innocent. C'est un film assez fluide -oui j'ai du dire ça une fois, mais je ne devais pas être le premier -, mais finalement on sent déjà la perte du côté lent et rugueux de Romero dans quelques scènes d'Incidents de Parcours.

En fait pour moi, Incidents de Parcours, La Part des Ténèbres et Bruiser consituerait presque une seconde trilogie sur l'identité ou la personalité. Recreudescence à un stade primlitif pour Monkey Shines, dédoublement pour La Part des Ténèbres, perte pour Bruiser.

J'avais marqué ceci à l'occasion d'une critique : *copier/coller sauvage *

Citation :

Le lien entre Incidents de Parcours et ces deux congénères est en réalité surtout un lien entre Incidents de Parcours et Bruiser, La Part des Ténèbres, adaptation de Stephen King où un écrivain voit son côté obscur prendre littéralement vie, faisant plutôt figure de heureux hasard qui s'y intercale impeccablement. Bruiser, à ce jour dernier opus de Romero, film aussi décevant que fascinant car difficile à cerner, traite de la perte d'identité et des dérives qu'elle entraîne. Ringard cocu et raillé par son patron, Henry Creedlow se réveille un beau matin le visage recouvert d'un inamovible masque blanc et comprend rapidement les possibilités qui lui sont offertes : plus de peur d'être, la liberté totale sans ses contraintes. Si Bruiser vire regrettablement à la vengeance classique, faisant finalement du film une sorte de sous-The Crow (mais quelle plus belle revanche que celle d'un looser ?), il n'en continue pas moins une tendance que l'on retrouve dans Incidents de Parcours : la mise à nue de sa face cachée par le biais d'un transfert de personnalité. Dans Incidents de Parcours, un singe supra-intelligent avec qui Allan Mann fusionne psychiquement, lui permettant de faire ressortir et d'accomplir ses désirs refoulés. Dans La Part des Ténèbres, la personnification du double fantasmé d'un auteur. Et Bruiser, qui pourrait être l'aboutissement de la réflexion, faisant d'Henry Creedlow une entité schizophrénique, à la fois faible citoyen couard au naturel et vengeur volubile et sans pitié une fois son identité perdue

Pour finir, je dirai comme toi que Bruiser est moins mauvais que ce qu'on en a fait. Reste que sa thématrique superbe est assez sous-exploité au profit du film de vengeance, ce que je regrette. Pas un grand Romero, mais je reste convaicu que ce serait passionant de l'analyser en profondeur et de préférence avec Romero comme maitre de conférence.

Lord Ruthven a écrit:

Pour finir, je dirai comme toi que Bruiser est moins mauvais que ce qu'on en a fait. Reste que sa thématrique superbe est assez sous-exploité au profit du film de vengeance, ce que je regrette. Pas un grand Romero, mais je reste convaicu que ce serait passionant de l'analyser en profondeur et de préférence avec Romero comme maitre de conférence.

Exactement. J'ai bcp pensé à Incidents de parcours et La part des ténèbres, d'ailleurs. Et je me disais plusieurs fois "Quel dommage que la partie vengeance soit aussi mise en avant" car il y aurait de quoi faire un film beaucoup plus prenant.

Ton copier-coller vient de ta critique d'Incidents de parcours, non ? C'est ce passage qui m'avait donné envie de découvrir ce film, justement

Une critique d'Incidents de Parcours, oui

Je n'ai vu Bruiser qu'en partie (avec un ami qui me répétait sans cesse à quel point c'était nul) et pourtant... je le trouve assez agréable et la métaphore est sympathique. Certes, la vengeance par meurtre, c'est moultement vu, mais Bruiser se suit sans déplaisir...

j'ai trouvé ca bancal.