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 Recueil : La Promesse

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Angelheart
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Angelheart


Nombre de messages : 271
Date d'inscription : 28/07/2005

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MessageSujet: Recueil : La Promesse   Recueil : La Promesse EmptyDim 19 Nov - 14:51

Bonjour à tous et à toutes !

Avec Deadmaker (Julien pour ceux qui le connaissent), on avait eu dans l'idée de monter un recueil de nouvelles (en toute modestie), que nous aurions posté sur un site perso. Le temps passant, et ledit recueil ne se montant pas (à la base, nous devions avoir cinq nouvelles... on en a quatre), l'idée à été abandonnée.

"Et alors ?"

Et bien, Lord Ruthven, Thomas Desmond et Rick Jacquet (Donnie) nous ont fait le plaisir d'écrire pour, et plutôt que de tout perdre, et même si l'idée de base (écrire chacun sur un concept commun) est mis de côté également, je vous propose de partager les quatre écrits en question. A commencer par celui de Lord Ruthven : La promesse.


"La Promesse"


--


Le vent, dans un mugissement sinistre, pris Joachim par surprise, le courbant sur son bâton de fortune. Le froid s'infiltra sous sa lourde écharpe et lui piqua les joues. Dans la neige, les traces de son passage s'estompaient peu à peu, bientôt plus rien ne prouvera son existence dans cette plaine désolée. En cet instant où les éléments se déchaînaient contre lui, l'empêchant d'atteindre son but, Joachim se persuada que ce n'était pas un rire qu'il croyait entendre sous le fracas des rafales, ses sens perturbés par le chaos de blanc virevoltant autour de lui. Encore un pas. Il fallait continuer. Depuis combien de temps était il parti ? Il ne se souvenait plus. Plus rien ne comptait, à part deux mots : Starje Glogan. Atteindre Starje Glogan et mourir. Dans sa folie, Joachim entendit une complainte, lui tournant autour au rythme de la tempête. Ils étaient donc revenus, ils ne le laisseraient pas en paix.

- Shfaaaaaar....Shfaaaaaaaaar....

Joachim tomba à genoux, gémissant. Les voix étaient plaintives, pénétrant l'esprit, cherchant à soutirer ses quelques pensées encore saines. De son bâton, il tenta un mouvement maladroit. Les démons. Ils se jouaient de lui, il pouvait presque les voir, dansant une sarabande autour de son corps prostré. Starje Glogan. Deux mots pour un but. Se relever, marcher, continuer. Starje Glogan, un pas, qu'importe les voix. Encore un pas. Les muscles douloureux, Joachim pénétra la neige de ses lourdes bottes, regardant devant lui. Un éclair zébra le ciel, frappant un arbre mort. C'était une ruse, une ruse pour le détourner de son chemin. Joachim secoua la tête et repris sa marche. Une nouvelle rafale le fit chuter, le froid trouva une nouvelle ouverture et s'insinua dans son corps, gerçant ses lèvres, recroquevillant ses bras, durcissant ses testicules. Dans un râle, Joachim regarda le ciel et ne vit qu'une étendue noire qui, comme, pour narguer cette demande silencieuse, s'ouvrit alors en une pluie de grêle. Le nez au sol, Joachim rampa, s'accrochant à la neige, s'écorchant les doigts contre la terre gelée.

- Shfaaaaaar.....Shfaaaaaaaaar....

La perception de Joachim changea, d’un coup. Il se redressa et regarda autour de lui, hébété. Une nouvelle sensibilité germait en lui. Il fit un pas et s'arrêta soudain, pétrifié par le cri qui lui vrilla le crâne. Baissant les yeux, il regarda la neige et, sans qu'il sut comment, la neige lui rendit son regard, hurlant toute sa douleur. Quelque part, au loin, une branche se brisa, et, dans la tête de Joachim, le bois gémit comme un enfant. L'écho d'un éboulement voyagea avec le vent, et la montagne s'abandonna à un râle de tristesse. Tout était souffrance autour de Joachim. Tous souffraient. Et cela était sa faute. Il serait si simple pourtant de calmer ces douleurs. Renoncer. Retourner sur ses pas. Oublier Starje Glogan.

- Shfaaaaaar....Shfaaaaar...

Non, il ne cèderai pas. C'est une illusion. Un tour. Fermer les yeux et marcher, voilà ce qu'il devait faire, droit devant. Joachim prononça une brève prière, dans une langue qu'il ne connaissait pas, et ferma les yeux. Il ne pris pas conscience tout de suite qu'il avançait à présent d'un bon pas, s'aidant de son bâton comme un aveugle. Peu à peu, les voix et les cris s'estompèrent. Derrière ses paupières, Joachim fit le vide, tenta d'oublier le sinistre monde qui l'entourait et se laissa porter par la transe que lui provoquait cette marche dans les ténèbres. Il perdit notion du temps, de l'espace, laissant le destin le guider, trébuchant parfois sur les quelques racines dont il ne pressentaient pas la présence. Les démons ne le hantaient plus. La nature avait retrouvé sa quiétude. La tempête elle-même semblait lassée de l'importuner. Seul le froid persistait, Joachim ne sentait plus le bout de ses doigts, symptômes d'engelures prochaines. Si il survivait à cette nuit...Joachim chassa cette pensée. Il ne survivrait probablement pas. Paradoxalement, là étaient toute les raisons de continuer son chemin. Si ce n'est sa vie, il n'avait plus rien à perdre.

Joachim sut qu'il était au bout. Il ouvrit les yeux. Il était arrivé au sommet d'une colline et, devant lui, en contrebas, gisait la silhouette noire d'une ville à l'abandon. Dans son dos, Joachim sentit la présence des démons qui l'avaient suivi. Ils se tenaient à bonne distance, s'échangeant des murmures de craintes. Joachim se sentait paisible, il entama doucement sa descente sur le versant envahi de brouillard, ne prêtant pas attention aux mouvements qu'il devinait autour de lui. La neige était ici poudreuse, Joachim s'y enfonça profondément, progressant d'une démarche maladroite. La nuit était remplie de créatures qui n'étaient pas de ce monde et aucune cependant ne tentait de profiter de sa position de faiblesse. Cet homme, qu'il soit le plus grand des mages ou le plus simple des fous, allait vers Starje Glogan, nul ne se risquerait à l'en détourner, ne serais-ce que pour lui ôter la vie.

La masse d'un haut rempart se dressait devant lui. Ce n'était guère plus qu'un tas de pierre, que Joachim pénétra par une trouée. Dans l'enceinte, il prit une rue au hasard, longeant les façades écorchées de maisons vides, une fontaine envahie d'herbes folles, sursautant au son de l'enseigne rouillée d'une taverne fantôme. La ville était morte. Morte, mais pas vide. Lorsque le vent ne lui jouait pas des tours, il apercevait du coin de l'oeil quelques apparitions difformes disparaître dans les recoins les plus sombres, où elles pouvaient alors l'épier sans se dévoiler. Etaient-elles dangereuses ? Joachim ne pouvait le jurer. Des êtres maudits, réduits à la solitude, arpentant les rues jusqu'à la fin des temps. Telle était Starje Glogan, ville purgatoire peuplée des entités que même l'Enfer rejetaient. Une main décharnée sortie de la terre glacée, agrippant désespérément Joachim qui s'en dégagea négligemment. A l'abri de la clarté de la Lune, une figure sombre émergea d'un tonneau vermoulue, lui hurlant un cri silencieux avant de disparaître. Peu à peu, les présences craintives s'enhardissaient, surgissant par vagues sans cesse plus prêts de cet humain solitaire et visiblement, à bout de force. Joachim s'efforça de ne pas leur prêter attention, les yeux fixés sur une petite place, au centre de la ville. La fin du voyage était proche. Encore un pas. En posant pied sur la place, Joachim pris conscience qu'il marchait seul. Son cortège d'ectoplasmes se tenaient à une distance prudente, immobile, comme aux aguets.

- Shfaaaaar....Shfaaaaaar....

Que lui importait les cris des démons à présent. Pourtant en ces lieux, Joachim leurs trouva tonalité différente. Il lui semblait entendre un chant, un chant triste entonnés par des âmes damnés, réfugiées dans une transe qui n'appartient qu'à eux. Puis ce ne fut plus que le silence, un silence de fin du monde qui claqua tel un étendard. Joachim su que le moment était venu.

- Tu es venu à moi. Que désires-tu ?

Dans le dos de Joachim, la voix était profonde et calme, presque sensuelle. En trois mots, il lui répondit, luttant contre l'envie féroce de se retourner.

- C'est impossible. Et tu le sais.

Cette réponse lui arriva du même timbre tranquille et asexué. Joachim ouvrit la bouche pour reprendre, mais la voix le devança.

- Tout ce chemin. Et te voila tout de même, avec cette requête perdue d'avance et ta vie en bandoulière. Non, humain, tu as un atout, quelque part, que tu brûles de sortir.

Joachim trembla de tout ses membres en ouvrant sa petite besace. Levant son bras, il brandit l'objet au dessus de sa tête, cet objet si insignifiant mais pourtant si puissant, ridiculement léger et si lourd de conséquences. Si la présence derrière lui fut surprise ou effrayée, elle n'en montra rien. Elle repris de sa voix douce, une voix qui ne contenait ni peur ni dédain.

- La voila donc, ta dernière carte. Mais tu es comme un enfant avec un fusil. Sais tu seulement ce que tu tiens entre tes doigts. On te l'a expliqué, je n'en doute pas. "Il" te l'a expliqué, il n'y a qu'une seule personne capable de fournir cet artefact à un individu comme toi. Mais "connaître" et "savoir" sont deux choses différentes, n'est-ce pas ?

La question flotta dans l'atmosphère glacée, errant sans trouver de réponse. Joachim se senti sondé. L'entité le visitait de l'intérieur, se glissant dans sa tête, derrière ses yeux, dans l'air de ses poumons. Une petite douleur à la poitrine, comme si son coeur avait fait là une ratée, fit office d'avertissement muet. Joachim se retourna, quelque part dans son cerveau, l'ordre venait de résonner. Il s'exécuta, lentement. La voix appartenait à une silhouette encapuchonnée. Ni grande ni petite, le visage invisible dans l'obscurité de son vêtement, les mains enfouies dans de larges manches. Elle se tenait là, très droite dans la neige sur laquelle elle semblait flotter. Joachim ne vit pas de traces de pas.

- Tu n'as pas ta faux ?

Les mots, d'une ironie curieuse en cet insant, étaient sortis tout seuls. La Mort soupira, secouant la tête, puis sembla se lasser de toute cette mascarade. D'un geste brusque, elle rabattu sa capuche, dévoilant son visage. C'était une jeune femme, brune. L'éclat rouge de ses yeux troubla Joachim plus qu'il ne l'aurait voulu. Tout en refusant de l'admettre, il trouva la Mort belle. Elle s'avança et toucha le visage de Joachim de sa main insensée, tas d'os froids surgissant des chairs d'un bras parfait, lui même appartenant à un corps qui ne l'était pas moins. Elle parcouru sa barbe, couru le long d'une cicatrice, et sembla s'arrêter sous le menton. Joachim se sentait partir, envoûté par son charme étrange et ses yeux de rubis. Il ne compris pas de tout de suite que la Mort l'avait saisit à la gorge et le maintenait au dessus du sol, lui coupant toute respiration.

- Ce serait si facile...serrer, te briser le cou et voir les Maudits se repaître de ton sang. Il n'y a que l'objet dans ta main qui me fait hésiter. N'oublie jamais cela, humain.

Joachim n'oublia pas. Lâché de son emprise, il s'effondra dans la neige, gardant le poing autant serré que possible autour de la petite chose à laquelle il devait son salut provisoire. La Mort le regardait d'un air las, puis son regard se perdit. Elle se détourna, contemplant la faune damnée qui avait formé un cercle prudent autour de la place. Puis de sa même voix calme, elle repris la parole, doucement.

- Suis moi.

Ni une demande, ni un ordre. Joachim emboîta le pas de la Mort. Son esprit était apaisé, il ne tremblait plus. Le froid lui-même ne semblait plus l'atteindre. Seul quelque part, dans un coin de sa conscience, quelque chose maintenait sa main crispée sur son talisman. Ils pénétrèrent une vieille battisse, une parmi d'autre dans cette ville fantôme où tout se ressemblait. Joachim contempla la petite pièce où la Mort l'avait conduit. Une table, quelques chaises, un lit. Une torche illuminait le tout d'une lueur froide.

- Qui eut cru que la Mort aimait le confort...
- Tu ne vois là que ta propre vision. Chaque être voit Starje Glogan à sa façon.
- Rien n'existe, donc ?
- Ou tout existe. Crois le ou non, Starje Glogan existe pour chaque âme qui l'a peuple. Et chacun la voie de la pire façon qui soit.
- Dieu tout puissant...
- Tu ne dirais pas cela si tu le connaissais comme je le connais. Mais tout cela suffit. Va vers le lit, et vois qui y repose.

Une seconde torche s'alluma, dans le fond de la pièce, éclairant le lit dont les formes trahissaient une présence. Joachim s'approcha, le souffle court. D'un geste brusque, il arracha les couvertures. Et il la vit. Elle était couchée là, grelottante, jetant de gauche à droite un regard que la folie avait rendu trouble. Elle gémissait, tentait d'articuler quelques mots pour partir alors dans un long halètement. La Mort se matérialisa à son chevet et caressa machinalement sa poitrine nue. Le geste comme la présence sembla la calmer et fermant les yeux, elle retomba en léthargie.

Et Joachim se rappela ce petit cimetière il y a dix ans, cette femme penchée sur le corps d'un chien errant, plongeant sa bouche dans une plaie béante pour en laper le sang. Joachim avait lu bien des choses sur les créatures de la nuit, celles que l'on appelait Nosferatu, goules, non-morts ou tout simplement vampires. Ces récits étaient camouflés en contes souvent stupides, pleines de héros courageux qui, oubliant leurs propres peurs, détruisaient le monstre, libérant l'âme prisonnière qui pouvait enfin s'envoler. En ces temps là, Joachim était un rude gaillard aux idées simples. Il pensait qu'enfoncer son grand couteau dans le coeur de cette femme ne lui serait pas difficile. Jusqu'a ce que son regard croise le sien. Joachim n'y vit pas l'enfer, n'y vit pas un appétit insatiable pour son hideux breuvage ou la lueur amusée qui inspira tant d'auteurs. Joachim y vit une profonde détresse. La peur d'un animal traqué. C'était une jeune vampire, que le Mal n'avait pas encore totalement atteint. La transformation n'était qu'à son premier stade, le plus pénible à observer et sans doute à vivre, alors que les nouveaux vampires luttaient contre la force qui grandissait en eux, s'accrochant à leurs derniers vestiges d'humanité pour ne pas succomber totalement à la soif inconnue qui les avaient fait tuer ici un gros rat, là un chat de passage ou un oiseau. Certains acceptaient totalement leurs conditions, trouvant une vie qu'ils n'auraient jamais pu espérer de leurs vivants. Boire du sang n'en était plus qu'une contrepartie désagréable. D'autres revenaient fous-furieux de leurs lutte interne, ceux là étaient les pires. Ils erraient, grognant et solitaires, attaquant tout ce qui passait à leurs portée pour tenter de calmer une douleur qui n'allait qu'en empirant.
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