Takashi Miike

TAKASHI MIIKE

Takashi Miike est un réalisateur culte au Japon, et d'ailleurs, pas qu'au Japon. Il commença sa carrière en 1991, en enchainant pour le V-Cinéma (direct to vidéo) 3 films, assez rares: "Topuu! Minipato Tai - Eyecatch Junction", "Last Run - Ai To Uragari No Hyaku-oku Yen" et "Lady Hunter - Koroshi No Prelude". En 1992, il ne fait que: "A Human Murder Weapon". En 1993, il enchaine, toujours pour le V-Cinéma, sur 3 films. Il continue à ce rythme jusqu'en 1996, où arrive le film "Fudoh", son premier film a avoir du succés, et à être reconnu.

"Fudoh" est d'ailleurs son premier film qui arrivera en France et posera un peu les bases de son univers: des films de Yakuzas assez violents et déjantés. "Fudoh" posséde tout cela: du gore, du délire, du sexe, du politiquement incorect, du nawak. Un bon Miike. En 1997, il fera trois films, dont les plus répandus sont: "Full metal Gokudo" et "Rainy Dog". "Rainy Dog" est un drame parfois violent, avec Sho Aikawa, qui jouera dans beaucoup d'autres films du réalisateur, tout comme Riki Takeushi, qui jouait un petit rôle dans "Fudoh". "Full Metal Gokudo" (ou Full metal yakuza selon les pays" est un film dans la lignée de "Fudoh", avec le science fiction en plus. Le film est toujours un film de Yakuza, avec du gore, du sexe, du délire, mais en plus, le personnage principal, après son décés, sera transformé en une sorte de robot à la force surhumaine, donnant des scènes sanglantes et hilarrantes.

En 1998, Takashi Miike fera 5 films, dont les plus connus sont "Blues harp", "Bird people of China" et "Andromedia". Je n'ai pour l'instant vu aucun des trois, mêmes s'ils sont tous en ma possesion. Il parait qu'"Andromedia" est assez niais, et que "Bird people of China" est un très beau film un peu à part dans la filmographie de Miike. Dans ce dernier joue aussi Renji Ishibashi, qui jouera souvent pour Miike, dans par exemple "One missed call", "Dead or alive", "Audition"....

En 1999, la filmographie de Miike continue de s'aggrandir de bien belle manière, avec 7 films. Certains assez mauvais, comme "Silver", qui s'intéresse plus au corps dénudé de son héroine. Mais d'un autre côté, il y aura trois films excellents: "Ley lines", avec Sho Aikawa, dans la continuité de "Rainy dog", le magnifique et dérangeant "Audtion" (quel final, on ne s'y attend pas du tout) et le premier film de la trilogie "Dead Or Alive", qui, malgré quelques longueurs en milieu de récit, s'en sort avec les honneurs grâce au début (5mns de folie non stop hyper bien montées) et le final Nawak des plus impressionnant.

2000, entrée dans le nouveau millénaire, avec deux bons films et une série. La série, "MPD Psycho", adaptée d'un manga. Malheureusement, je n'ai pas encore vu l'intégralité, qui ne compte que 6 épisodes, mais l'univers de Miike est là, la violence aussi, un brin d'humour, et de bonnes idées. Viens ensuite le film de Yakuza taré "City of lost souls", avec un début survitaminé, un combat de coq filmé façon Matrix, du délire, et un final de toute beauté pleins de poésie. Puis arrive le second épisode de la trilogie: "Dead or alive 2: birds". Incontestablement le meilleur de la trilogie, un des meilleurs films de Miike, et un chef d'oeuvre, pleins de poésie, un conte sur l'innocence perdue de l'enfance...

2001, encore une année bien chargée, pas moins de 8 films. Sans avoir encore tous vu, je peux dire que cette année compte nombre de très bons films. Déjà, "Visitor Q", tourné en 8 jours en DV, un film qui force à réfléchir avec ses excés non gratuits. Puis, bien sur, son meilleur film à mon goût: "Ichi the killer", fresque violente etr inteligente de 2h, qui fait réfléchir aussi, et où on prend son pieds à voir ses persos développés s'entretuer. Puis, la comédie musicale gore, avec des personnages en patte à modeler, un volcan en éruption: "Happiness of the Katakuris", venant de sortir en France chez Asian star. D'ailleurs, "Ichi the killer" devrait sortir en dvd chez nous en Septembre.

En 2002, Miike continue de tourner autant. Il nous livre du bon, et du moins bon. Du côté des plus mauvais, citons "Dead or alive 3: final", une bouillie faite avec peu d'argent, long, chiant, malgré quelques bonnes idées et passages funs. Et il nous livre, du côté des bons, "Deadly outlaw rekka", avec, comme à son habitude, un début violent et une fin survitaminée. En 2003, Miike commence à se calmer, réalisant moins de films, et nous livre le superbe "Gozu", fresque Lynchienne de 2h, avec un début fou et une séquence finale à l'horreur viscérale magnifique.

2004, pas mal de bons films. Tout d'abord, Miike réalise "Zebraman", hommage aux films de super héros genre Ultraman, avec Sho Aikawa. Drôle, émouvant, complexe, fun, et décomplexé, voilà un bien bon cocktail. Le film sera suivit de "One missed call" (je déteste le titre français), un film de fantômes classique, mais bien construit et dont le final laisse réfléchit, et contient quelques frissons. Il nous livre ensuite "Izo", son film le plus complexe et difficile à suivre, mais qui compte parmi les meilleurs de sa filmographie. Pour l'anecdote, Miike a fait "Izo" après avoir été refusé pour la réalisation de "Zatoichi", que Takashi Kitano a récupéré. Kitano joue d'ailleurs dans "Izo". Complexe, gore, fou, dur à comprendre, c'est "Izo", tout, et rien. Dans la foulée, il réalise le sketch "La boite" du film "Trois extrêmes", très beau sketch, ne lui ressemblant pas trop, très suggestif, lent.

Ces deux dernières années, Miike tourne beaucoup moins, et le dernier film en date que j'ai vu de lui est "Yokai Daisenso", remake d'un film de monstre des années 60. Action, effets numériques de partout, cela aurait été sans intêret, mais Miike dynamite le récit avec ces thémes, comme la famille, et livre au final un film bien sympatique.