Flowers of flesh épisode 1 partie 2

La suite de l'épisode 1:


11. EXT. ROUTE. JOUR
Les lignes blanches situées au centre de la route défilent à toute vitesse.


12. RETOUR DANS LA DECAPOTABLE
JULIEN conduit cette fois. RICK est assit à l’arrière, en train de fumer.

JULIEN
Alors, tu te décides par à l’appeler ?

RICK
On verra quand on arrivera sur place. On devrait plus être trop loin.

JULIEN
Je te colle un pain si tu l’appelles pas.

RICK
Occupe toi plutôt de conduire.

JULIEN
Tu lui as avoué que tu l’aimais au moins ?

RICK
... ... Pas encore.

JULIEN
T’es vraiment trop con !

A ce moment, un véhicule arrive juste derrière eux. RICK se retourne pour le regarder. C’est une vieille voiture noire aux vitres teintées. Le véhicule se rapproche et roule juste à côté de la décapotable. JULIEN la regarde aussi.

La vitre côté passager s’abaisse alors. DALE est en train de conduire. RICK se met à flipper et laisse tomber sa cigarette sur les sièges.

RICK
(crie)
Accélère.

JULIEN
Pourquoi ?

RICK
Ta gueule et fais ce que je dis.

JULIEN appuie alors sur l’accélérateur. La décapotable commence à accélérer et dépasse la voiture de DALE. RICK passe sur le siège passager, à l’avant et ouvre la boite à gant. Il en sort un revolver, puis il retourne sur les sièges arrières.

La voiture de DALE accélère également et se rapproche dangereusement. Elle percute la décapotable.

JULIEN
(crie)
Putain, c’est qui ?

RICK
Contente toi d’accélérer a fond.

JULIEN
(crie)
Je suis à fond !

RICK pointe le revolver vers la voiture de DALE, se concentre, et tire. La balle touche la roue avant droite de la voiture, qui part en tonneau et s’écrase sur la route.

RICK se rassied alors et pose le revolver sur les sièges. Il sort une cigarette et l’allume.

JULIEN
(crie)
Qu’est ce que c’était ?

RICK
(calme)
Mon passé !


13. INT. BAR. NUIT
JULIEN et RICK sont assis à une table, dans un bar, éclairé uniquement par des néons rouges. Le barman s’approche et leur donne à chacun un verre de whisky, et dépose une bouteille sur la table.

RICK boit son verre cul sec. JULIEN le regarde fixement, il ne touche pas à son verre.

JULIEN
Tu me dois des explications !

RICK
Je sais pas par où commencer. J’aurais jamais dû te sauver la vie, tu n’aurais pas été mêlé à tout ça.

JULIEN
Dis pas de conneries, peu importe ce qu’il t’arrive, je suis avec toi. Tu m’as sauvé la vie, je suis comme ton frère.

RICK
C’est bien ça le problème. Tu es en danger avec moi. C’est pour ça que je change tout le temps d’état. C’est pas à cause de la drogue.

JULIEN
C’est quoi alors ?

RICK
Tu ne me croiras jamais.

JULIEN
Essaye toujours.

RICK
Quand j’étais petit, je m’appelais... enfin légalement, je suis toujours Marc Stevens. Mes parents me grondaient toujours pour mes sales notes.

JULIEN
Y a pas de mal à ça, tu étais un élève classique.

RICK
Pas du tout. Je n’arrivais pas à étudier à cause d’une fille.

JULIEN
(rigole)
Alors là, c’est différent, tu étais un homme classique. Un précoce.

JULIEN prend alors son verre de whisky et le boit. RICK prend la bouteille et remplit les deux verres. Ils trinquent, et boivent cul sec.

RICK
Pas vraiment. J’avais une amie, une fille. Kyoko.

JULIEN
Chinoise ?

RICK
Japonaise. C’était ma meilleure amie. Elle était plus âgée que moi.

JULIEN
(rigole)
Je comprend, pédophilie, et ça a dérapé.

RICK
(rigole)
ça aurait été trop beau. Non, le problème, c’est que j’étais le seul à la voir et à lui parler.

JULIEN
Oui, là, le problème est en effet différent. Une amie imaginaire ? Attend un instant, me dis pas que tu continus de la voir et que c’est pour ça qu’on est dans le bar de ce motel pourrit ?

RICK
Si, je continue de la voir. Un jour, un homme étrange est arrivé à la maison, l’homme qui nous poursuivait en voiture. Il a tué mes parents. Kyoko était là, elle m’a sauvée la vie.

JULIEN
(sérieux)
Je comprend pourquoi t’as rien dit à Lucia.
(rigole)
Tu te réserves pour la belle Japonaise !

Ils éclatent tous les deux de rire, et se servent un autre verre de whisky, mais ne le boivent pas.

RICK
Pas du tout. Ce jour là, elle m’a dit que j’avais un don, mais que je ne savais pas l’utiliser. Depuis, je passe mon temps à fuir l’homme que tu as vu, voyageant de pays en pays.

JULIEN
C’est... zarb comme histoire. Et tu as changé de nom aussi pour fuir ton passé ?

RICK
Non, ça c’est différent. Et je pense que tu ne me croiras pas, donc on oublie cette partie de mon triste passé.

JULIEN ne répond rien. Ils se regardent, prennent leur verre, et boivent le whisky cul sec. Puis ils claquent le verre sur la table.

JULIEN
Peu importe ce qui suit, fais moi plaisir sur ce coup, y a une cabine téléphonique dehors, passe un coup de fil à Lucia... et à ton docteur accessoirement.

RICK
Seulement si tu appelles Sarah !

JULIEN
Je l’appelles demain, promis juré.

RICK
Et si je ne suis plus là pour vérifier ?

JULIEN
Dis pas conneries et va l’appeler.


14. INT. CABINE TELEPHONIQUE. NUIT
RICK ouvre la porte de la cabine et rentre à l’intérieur. Il prend le téléphone, le porte à son oreille, et fouille dans ses poches. Il pose un paquet de cigarette sur le téléphone, puis met quelques pièces dans le téléphone. Il compose alors un numéro, puis s’allume une cigarette.

On entend une sonnerie, puis un déclic.

LUCIA
(off)
Allo.

RICK
Coucou ma petite Lulu, c’est Rick.


15. INT. CHAMBRE DE LUCIA. NUIT
LUCIA est allongée sur son lit, téléphone posé contre l’oreille. Elle sourit.

LUCIA
Rick, qu’est ce qui s’est passé ? Tu es où ?

RICK
(off)
Au Texas.

LUCIA
Qu’est ce que tu fous au Texas ? J’ai vu ta photo dans le journal, ils disent que tu es impliqué dans un trafic de drogue.

RICK
(off)
Oui, j’en ai entendu parler.

LUCIA
C’est pour ça que tu es partis ?

RICK
(off)
Non. Ecoute Lucia, si je t’ai appelé ce soir, c’est... je ne sais pas comment te le dire. Je ne sais pas si on se reverra un jour.


16. RETOUR DANS LA CABINE DE RICK
Musique : Angelo Badalamenti – Laura Palmer’s theme

RICK est toujours debout devant le téléphone, en train de fumer.

LUCIA
(off)
Tu ne comptes pas revenir, c’est ça ? Je ne compte pas pour toi ?

RICK
Ecoute, ce n’est pas ça. Tu es sans doute ce qui m’est arrivé de mieux depuis longtemps, mais si je suis parti, c’est juste pour que tu ne souffres pas. Tu dois ... continuer ta route, et moi, je ne suis qu’un ramassis de problèmes.

LUCIA
(off – en pleurs)
Tu sais, tu comptais vraiment beaucoup pour moi. Avoir quelqu’un à ses côtés, qui nous écoutes. On a l’impression d’exister.

RICK
(triste)
Je suis vraiment désolé mais... j’aurais aimé rester à tes côtés. Mais c’est parce que je tiens à toi qu’on ne doit plus se revoir. Mais saches que... que... je t’aimes.

RICK repose le téléphone. Il reste un instant immobile, regardant le téléphone, puis il laisse tomber sa cigarette au sol et se retourne, ouvrant la porte de la cabine. JULIEN est en face de lui.

RICK
Tu as entendu ?

JULIEN
J’ai tout entendu !

RICK
Ne me regardes pas comme si j’étais fautif.

JULIEN
C’était touchant... mais cruel pour elle.

FONDU AU NOIR

FONDU A L’IMAGE


17. INT. CHAMBRE 17. NUIT
Il y a deux lits dans la pièce. JULIEN est allongé sur le lit prés de la porte d’entrée et regarde la télévision, qui diffuse un épisode d’Hellsing. RICK est lui aussi allongé sur son lit, en train de regarder le plafond. Une araignée avance sur le plafond.

JULIEN
Dans le fond, tu es comme Victoria !

RICK
Hein ?

JULIEN
Victoria a acceptée de devenir une vampire, pour ne pas mourir. Même si ton cas est différent, elle regrette en un sens et rejette au début sa nouvelle situation. Elle regrette son passé. Elle le fuie, mais par nécessité pour survivre.

RICK
Tout comme moi, si je fais ça, ce n’est que pour survivre, et ne pas faire de mal aux autres, à ceux que j’aime vraiment. Je ne me le pardonnerais jamais.

JULIEN
Mais tu ne le fais pas par obligation, mais par choix moral.

FONDU A L’IMAGE

La télévision ne diffuse plus que des parasites. JULIEN est en train de dormir, sur le lit. RICK est toujours allongé sur son lit, à regarder le plafond. L’araignée n’est plus là.

La porte menant à la salle de bain se met alors à grincer. RICK la regarde. KYOKO apparaît et lui fait signe de venir. RICK se lève et se dirige vers la salle de bain. Il rentre et referme la porte derrière lui.


18. INT. SALLE DE BAIN. NUIT
KYOKO et RICK sont face à face.

KYOKO
Tu es sûr de vouloir faire ça ce soir, maintenant ?

RICK
Oui, il est encore sur mes traces. Je l’ai vu cet après midi.

KYOKO
Si tel est ton choix, je ne peux que l’exaucer, mais tu ne devrais pas abuser de ton pouvoir.

RICK
Au début, je voyais ce pouvoir comme une malédiction. Finalement, c’est peut être une rédemption. Essayons de faire ça correctement cette fois. Je ne veux me souvenir de rien.

KYOKO
Le souvenir est une donnée qui fait mal n’est ce pas ?

RICK
Surtout dans mon cas.

KYOKO s’approche de RICK et pose sa main sur son cœur. Sa main se met alors à briller de couleur vive.


19. RETOUR DANS LA CHAMBRE 17
JULIEN ouvre les yeux, et regarde autour de lui. RICK n’est toujours pas revenu sur le lit. JULIEN s’assied alors sur le rebord de son lit et attrape son téléphone portable. Il compose un numéro et porte le téléphone à son oreille.

LUCIA
(off)
Bonjour, vous êtes bien sur le portable de Lulu, je ne suis pas là pour le moment donc laissez moi un message après le bip.

JULIEN
Oui, c’est Julien, l’ami de Rick. Je t’appelles car Rick va, disons, pas très bien en ce moment. Je penses qu’il ne voulait pas te dire tout ça tout à l’heure au téléphone. Je sais que je pourrais pas le convaincre de revenir à LA, mais si tu veux, on est au motel de Angel City, Texas. Rappelle moi si tu veux venir, j’essaierai de prolonger notre séjour ici.

JULIEN raccroche et repose son téléphone par terre, puis il se lève et éteint la télévision, qui grésille toujours. Il soupire et part se recoucher dans son lit.

JULIEN
(à lui même)
Demain, j’appelle Sarah !

FONDU AU NOIR

On entend une sonnerie téléphonique.

FONDU A L’IMAGE