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 Monstres ?

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Angelheart
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Angelheart


Nombre de messages : 271
Date d'inscription : 28/07/2005

Monstres ? Empty
MessageSujet: Monstres ?   Monstres ? EmptyDim 19 Nov - 22:11

Bon, et bien, je vais poster les deux dernières nouvelles ce soir. Comme ça, si une personne souhaite voir à quoi le recueil ressemblerait, il aurait un aperçu.

Voici donc la troisième nouvelle, de Thomas Desmond.

MONSTRES ?
Une nouvelle de Thomas desmond

Quand j'ai rencontré Linda et Tommy, j'étais dans une période de ma vie où
j'avais décidé de rompre tout contact rapproché avec qui que ce soit.
J'habitais depuis trois mois dans un paisible quartier de Mongeain, une
affreuse ville industrielle en périphérie de Tours. J'avais atterri ici par je ne sais
quel concours de circonstances, et j'y étais plutôt tranquille.
Tous les habitants du patelin travaillaient dans la même usine, un gros
groupe métallurgique de renommée internationale, sans aucun doute prêt à
licensier tout le monde au moindre pet de travers des actionnaires étrangers.
De 8h à 18h, les rues étaient désertes, ce qui m'allait très bien. Le soir, les
deux ou trois rades minables qui à eux seuls éclairaient de leur néons verdâtres
la rue principale fermaient leur rideau à 20h30.

Je passais mes nuits à errer dans les ruelles désertes et silencieuses, observant
et admirant cette lune qui me fascinait et me terrifiait depuis toujours. Mes
errances n'étaient troublées par aucun bruit, aucune pétarade de mobilette,
aucun soulard offrant ses approximatifs talents de chansonnier aux riverains
cherchant le sommeil.

Rien, un silence presque total, comme si j'étais le dernier habitant sur Terre.
Tout ce dont j'avais envie, ou plutôt besoin à ce moment-là.
J'avais trouvé un petit deux pièces sous les combles, dans un vieil immeuble
de trois étages à la façade couverte de suie par les passages incessants des poids
lourds sur la nationale assez proche. L'isolation phonique n'était pas terrible
mais je n'étais gêné par aucun bruit du voisinage. A croire que j'étais seul à
habiter le bâtiment. Pourtant, il y avait quelques noms sur les boîtes aux lettres.
Je ne croisais jamais personne, sûrement à cause de mes horaires, inexistants il
est vrai, mais différentes de celles des gens du coin, qui se levaient et se
couchaient avec les poules.

J'étais venu ici avec l'espoir de ne rencontrer personne, de ne surtout pas
m'attacher à qui que ce soit, et les habitants du coin semblaient poursuivre le
même but.


Linda m'est apparue un matin, vers 9h30. Une pluie fine et huileuse avait
rendu les trottoirs glissants, et je marchais en fixant mes pieds, un journal sous
le bras. Le ciel était gris comme une vieille cuvette de WC et une brise pénible
agitait les pans de mon manteau.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées nostalgiques, une forme grise s'est
dessinée devant moi, et quand j'ai relevé la tête, un frisson a ratatiné mes
testicules. Un énorme chien loup fonçait sur moi, grondant comme un dragon
des temps anciens, les crocs sortis comme pour me prévenir de ses attentions. A
vingt mètres derrière lui, floue sous le rideau de l'eau qui tombait du ciel, une
silhouette courait maladroitement : une femme perchée sur des talons hauts,
criant après la bête féroce qui s'apprêtait de toute évidence à me pratiquer une
deuxième bouche juste sous le menton.

Quand on réfléchit après coup à ce genre de situation, on se dit qu'on aurait
dû faire ci ou ça, sauter de côté, bander ses muscles et balancer un coup de
pied, ou tout simplement se tirer en courant.

Mais quand ça arrive vraiment, on ne peut rien faire.
Et c'est ce que j'ai fait. Rien.

Aucun mouvement pour éviter l'attaque. Je me suis figé sur place, frappé de
stupeur et résigné par cette terrifiante vision d'une bête au poil noir m'ayant de
toute évidence confondu avec une balle de tennis à moitié déchiquetée.
Un cri de fillette jaillit de mon estomac, et le monstre a bondi sur moi, me
renversant au sol comme une pancarte en carton balayée par un coup de vent.
Mon bassin heurta le béton, et j'eus le souffle coupé ! J'avais l'impression
d'avoir reçu un coup de poing dans l'estomac par un gus ayant plus de kilos que
de centimètres. Les griffes épaisses de la bête s'accrochèrent à mon écharpe et
une langue gluante et chaude vint lécher mes joues mal rasées.

Alors que je m'attendais à sentir mon sang couler à flot de ma gorge
déchirée, ou à dire adieu à mon nez un peu crochu, arraché d'un coup de dent
rapide, je me rendis compte que le cerbère me faisait la fête, et prenait plaisir à
recouvrir mon visage de bave, comme si j'étais son maître disparu depuis dix
ans. Il puait vraiment de la gueule. Une odeur de pâtée pour chien non digérée
qui me fit sentir le poids de mes tartines au chocolat du petit déjeuner dans mon
estomac au bord de la révolte.

Une voix féminine un peu rauque interpella le chien, et celui-ci recula, la
langue pendante, comme s'il souriait pour s'excuser de son élan fougueux à
mon égard.

C'est là que je vis Linda pour la première fois, et j'oubliai à l'instant le goût
amer de la salive du chien sur mes lèvres frémissantes.

Elle était assez grande, vêtue d'un pardessus noir et de bas couleur chair. Sa
tête magnifiée par une épaisse chevelure bouclée et noire comme un jus d'olives
siciliennes, encadrant un visage aux traits méditerranéens, épais mais élégants.
Exactement mon type de femme ; une vraie beauté latine, qui me fit me rendre
compte que je n'avais pas vu de belle femme depuis mon arrivée à Mongeain.
Et ses yeux, mon Dieu ses yeux... noirs et profonds, qui me transpercèrent telle
une lame de couteau dans une motte de beurre fondu.


Ma mère avait pour habitude de dire qu'on pouvait savoir ce qu'une personne
pensait de soi rien qu'en lisant dans ses yeux. Encore fallait-il savoir le faire.
Quand mon regard croisa celui de Linda, je compris à quel point ma défunte
maman avait raison. Derrière la gêne et l'affolement, les yeux de Linda cachait
une sorte d'envie, une lueur sombre qui paraissait dire : je te désire, tout de
suite, rien que ça, trente secondes après m'avoir vu pour la première fois,
comme si quelque chose en moi l'avait attiré. Quelque chose de bien
particulier.

Quand j'ai senti ça, j'ai eu envie d'elle, de sa peau, de sa bouche, de tout son
corps, tout de suite. Ce sentiment m'a un peu déstabilisé, et je crois que j'ai
rougi.

On parle toujours du coup de foudre en rigolant, mais à ce moment-là, j'ai
bien cru qu'une flèche enflammée avait transpercé nos deux coeurs et qu'elle y
était restée bien plantée. Cette magnifique inconnue allait se pencher vers moi,
essuyer la bave immonde qui maculait ma peau, avant de m'embrasser avec une
langue dont je brûlai de connaître la saveur.

Elle m'aida à me relever en s'excusant (je sentis son parfum, un parfum qui
me rappela l'odeur des mûres sauvages), puis sermonna son diable de chien,
comme pour me prouver que malgré les apparences, c'était un animal bien
élevé.

Après ces légères remontrances, le cabot dû se sentir libéré de toute
culpabilité, et il revint à la charge, me gratifiant de ses deux pattes (grosses
comme les miennes) sur mes épaules, la queue frétillant dans tous les sens,
m'appréciant de toute évidence plus que de raison. Sa maîtresse fit des pieds et
des mains pour le contenir, mais il n'y avait rien à faire, ce clébard était tombé
fou amoureux de moi.

Nous avons rigolé et je lui ai dit mon prénom. Après avoir échangé une
longue poignée de mains durant laquelle je savourai le contact de sa peau douce
et tiède, elle me proposa d'aller boire un verre, ce que j'acceptai sans broncher.
Je crois bien que c'était la première fois qu'une femme me demandait ça. Je
veux dire, une femme que je ne connaissais pas deux minutes auparavant.
Au café, je l'ai dévorée des yeux, sans pouvoir m'en empêcher. Il y avait
vraiment quelque chose d'incandescent dans son regard. Ça me fascinait,
comme la flamme d'un feu peut fasciner un gamin pendant des heures, pourvu
qu'il ait un bon stock de vieux papiers à brûler.

Après quelques cafés, nous commandâmes des trucs plus corsés, Linda de la
vodka et moi du whisky. Le patron du bar, déjà éberlué de voir deux clients à
cette heure-ci dans son bar, le fut encore plus en nous voyant engloutir des
verres entiers d'alcools forts. Linda avait une sacrée descente, presque aussi
facile que la mienne.

Midi approchait, avec son flots de travailleurs en pause déjeuner, et nous
décidâmes de partir, après avoir laissé une jolie somme au barman. Linda
refusa que je règle le tout et elle laissa un généreux pourboire. Le patron n'osa
même pas la remercier. Avait-il vu comme moi ?

Alors que nous nous apprêtions à sortir, une petite voix en moi me conseilla
de tout faire pour ne pas laisser à Linda l'espoir d'un éventuel autre rendezvous,
mais j'étais dans une sorte d'état second, et j'ignorai cette voix, ce que je
devais regretter par la suite.

Nous avons fini par atterrir chez moi. Je m'excusai pour le bazar mais elle
m'ignora, trouvant sans doute la formule trop clichée. Elle retira sa veste et
s'installa sur le sofa, sans rien me demander. Etait-elle grisée ? C'était invisible.
Quant à moi, j'avais les jambes de plus en plus légères, ce qui chez moi signifie
que j'ai encore un peu de marge avant de me mettre à réciter des âneries.
Tommy bondit près de sa maîtresse et se mit à gratter la housse de mon
vieux sofa, avant de s'allonger avec lourdeur, le museau entre ses grosses
pattes, ce qui nous amusa. Je lui mis un peu d'eau dans un bol et Linda me
remercia pour ma gentillesse. Après tout, ce chien que je traitai en hôte de
marque avait bien failli me briser le coccyx.

Nous eûmes une discussion passionnante, faite de tout et de rien, des heures
durant, et nous vidâmes une pleine bouteille de Martini rouge. Je fumais
cigarette sur cigarette en écoutant Linda me raconter sa vie, son travail de
collectionneur d'oeuvres d'art, les différentes villes où elle avait vécu, les livres
et films qu'elle avait adorés... Une riche conversation à bâtons rompus entre
deux personnes attirées l'une par l'autre et se découvrant, ayant tout un tas
d'années de retard à rattraper et à résumer avec des mots.
Linda me posa quelques questions sur ma vie, mais j'essayai de rester évasif,
et je la relançais sur sa vie à elle.

Qu'aurai-je pu lui dire sur moi ?
L'alcool aidant, nous nous sommes rapprochés au fil des conversations, et
nous avons fini par flirter, passionnément. Cela ne m'était pas arrivé depuis des
années. Et Dieu, que c'était agréable de sentir que je lui plaisais.
Tommy nous fixait d'un air piteux, une oreille dressée et l'autre pliée. Je le
surveillais du coin à l'oeil, pour voir s'il me permettait de me rapprocher de sa
maîtresse.

Quand nous nous sommes dirigés vers ma chambre, Tommy nous a suivi,
excité par ce regain de mouvement de notre part. Linda le bloqua sur le pas de
la porte, et lui jeta un étrange regard, très noir. Le chien miaula, comme un
vieux chat, et disparut dans le salon, la queue entre les jambes.
Linda ferma la porte derrière elle et commença à se déshabiller, tout en
s'approchant de moi, à pas lents, son regard dans le mien, presque hypnotique.
Je reculai et heurtai le lit, sur lequel je tombai assis, pétrifié par la vision de
cette déesse aux cheveux noirs et fous comme les serpents des gorgones. J'en
oubliai de me déshabiller.

Elle retira son pull et ses seins m'apparurent, libres et beaux comme seuls des
seins savent l'être parfois, puis elle fit glisser sa courte jupe de laine, lentement.
Elle ne portait rien en dessous, si ce n'est ses deux bas couleur chair qui lui
arrivaient à mi-cuisse, et qu'elle fit glisser le long de ses jambes musclées,
légèrement nacrées. Mon érection devait être visible à travers mon pantalon,
car c'est ce point précis de mon anatomie que Linda fixa en se penchant sur
moi. Elle serra mon sexe à travers le velours, puis le fit sortir avec douceur.
Après l'avoir caressé avec aisance, elle le fit glisser dans sa bouche et se mit à le
sucer, doucement, en serrant fort ses lèvres autour de ma verge dure comme du
granit. Je sentis comme un souffle d'air brûlant envahir mon bassin, et je me
laissai aller à son talent.

Ses mains libres firent glisser mon pantalon le long de mes jambes, et je
sentais le dessous de ses jolis bras caresser le haut de mes cuisses. Je frissonnai.
Alors que j'étais prêt à jouir dans sa bouche, dépossédé de toute volonté, elle
libéra mon pénis de sa gangue de plaisir et se redressa vers moi. Elle lécha mon
ventre et mes tétons, remonta vers mon cou, mon oreille, puis vint m'embrasser
avec ardeur, ses mains expertes dirigeant en elle mon sexe prêt à éclater.
Elle me fit l'amour comme jamais on ne me l'avait fait, comme s'il ne nous
restait plus que ça à faire dans notre vie, et alors que je jouissais, perdant pied
avec la réalité, je sentis une douleur aiguë dans ma gorge.

Arrêtant mon va-et-vient entre son bassin écartelé, je la repoussai et
découvris avec stupéfaction quelques gouttes de sang sur ses lèvres, gonflées
par le plaisir. Un filet rouge courait de la commissure des deux sillons
rougeâtres vers la pointe de son petit menton. Mais le plus inquiétant, c'était ses
dents. Et au moment où je crus voir... elle ferma la bouche.

Ses yeux étaient écarquillés, les traits de son visage légèrement déformés, et
j'eus peine à la reconnaître. Un instant, j'ai même cru que son visage allait se
tordre de haine et qu'elle allait finir ce que son chien avait eu l'intention de
faire lors de notre rencontre.
Elle haletait.

Je la fixai, les yeux ronds, mon sexe toujours enfoncé en elle.
Brusquement, elle se détacha de moi et partit s'enfermer dans la salle de bain,
me laissant abasourdi, tout nu sur mes draps froissés, le sexe toujours en
érection malgré la rupture.

Je l'entendis pleurer doucement, puis elle fit couler l'eau de la douche.
Quand elle sortit de la salle de bain, je fumais dans le salon, caressant d'une
main les oreilles de Tommy. J'avais apposé une feuille de papier essuie-tout (je
n'avais pas de pharmacie) sur la plaie de mon cou, et l'écoulement de sang
commençait à se tarir.
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