Mon avis sur la chose (que je reservai pour feu insania) :
Dans l’univers du dinosaure audiovisuel, nous comptons Jurassic Park, grand maître en la matière…puis, très loin, mais vraiment très loin, Carnosaur. Agaçant mais prévisible. Comment ? Comment passer à côté d’un filon si prolifique ? Des gros moyens sont nécessaires ? Comptons sur Roger Corman pour palier aux problèmes d’argent. Spielberg devrait interdire l’exploitation de son idée, tout comme les dents de la mer. Cela nous éviterait de supporter des Shark attack, des Shark Zone, des Shark string on the beach.
Carnosaur fait office ici de parasite accroché au monument planétaire Jurassic Park. Pour se donner de l’aplomb, l’apport de suites donnera tout de suite un intérêt supplémentaire à un long-métrage lamentable et inutile. Le projet, comme je viens de le souligner, est pénible sur bien des points, surtout lorsqu’il est marqué de la patte de l’opportuniste patenté.
Des essais biologiques visant à clôner de la volaille avec tout et n’importe quoi (pendant deux minutes, la voix off s’amuse à annoncer des animaux de plus en grotesques à mixer avec un poulet) donne naissance à des bêtes préhistoriques. Cette nativité est aussi subtil qu’un pet, les poulets explosent laissant place au monstre. Mais attention, l’intrigue est très sérieuse. A chaque scène, un résumé dramatique de la situation s’affiche à l’écran (l’avancée de l’infection. Personnellement, cet état de fait n’intéresse pas du tout). Le dinosaure s’enfuit et attaque la ville ? Si seulement l’histoire s’était contentée de développer ce seul concept…
Un brave soulard s’associe à une femme pour lutter contre le monstre. Un virus se répand et les femmes se voient engrossées (le village des damnés. Au secours…) puis enfantent des dinosaures (un rapport minable avec Alien)… En attendant, le spectateur aura le temps de se tirer trois fois au fusil dans la tronche. Les acteurs sont indigents et l’intrigue n’avance pas d’un pouce. Le dinosaure est complètement absent une bonne partie du temps. Démarrer au quart de tour n’amène jamais rien de bon. On sent vite le réalisateur dans l’incapacité de meubler au bout de vingt minutes. Des discussions par-ci par-là, des évènements graves à prévoir, mais rien de concret.
Heureusement, le dinosaure, qui doit s’ennuyer ferme comme nous, décide de trucider du jeune en mal de sensations fortes. Ne cherchons pas trop loin, cette partie prendra la forme d’un slasher animalier. Le budget hémoglobine et tripailles est plus important qu’à l’accoutumée, la caméra s’arrête assez longtemps sur les cadavres pendant que la bête s’acharne inutilement sur eux.
Mais au fait, comment est-il ce brave dino ? Laid ? Non. Impressionnant ? Non. Comment résumer ? Imaginez un rire tonitruant, capable de faire trembler la terre, vous comprendrez. Pour les personnes imaginant que Jim Wynorski avait utilisé un jouet en plastique pour les apparitions du monstre, sachez tout simplement qu’il a piqué des plans à Carnosaur premier du nom. Les fameux gros plans sur la gueule de la bête notamment. Ce dinosaure en plastique véritable se mouvoie gracieusement pour attaquer chacune de ses victimes. Des victimes très intelligentes : parmi elles, un homme saluant la bête « salut mon pote » et une autre insensible après avoir perdu une jambe que le dinosaure machouille devant elle. Ahurissant.
Pour peu qu’on le voit, le dinosaure se remarque sans peine, comme si le metteur en scène se complaisait, voire même tentait, de repousser les limites de la bêtise. Une figurine, du sang, vous le remuez, vous avez votre « carnosaur ». Il est beau l’ersatz de Jurassic Park. Cette vaste blague à deux balles se voit mixé à cette improbable propagation de gaz (The Crazies) organisé par une femme qui souhaite voir les dinosaures récupérer la terre « parce qu’elle souffre ». Les actions se suivent sans aucune logique et ne trouvent aucun but, sinon de s’achever à vitesse grand V (une heure et quinze qui passe cependant très lentement). Autant l’histoire et les effets spéciaux sont incroyablement mauvais, autant Carnosaur ne reste pas dans les mémoires. Il en est même difficile d’en écrire un résumé clair et précis. Comme quoi, être grotesque ne mérite pas pour que l’on s’en souvienne.
En résumé : Des acteurs à la limite du supportable, des situations invraisemblables, un dinosaure qui crie comme un vautour…Carnosaur est à bannir. 03/20
Bref, je ne partage pas votre enthousiasme