NANARLAND 1ère partie

Nanarland, excellent site qui à pour l'instant 330 critiques de divers nanars, et qui a interviewé les plus grands nanardeurs tels Enzo G. Castellari et pleins d'autres. Ce site est tenu par des passionés de cinéma, et de nanars plus précisément.
J'ai eu le grand honneur de leurs poser à tous quelques questions...

Equipe nanarland (ceux qui ont repondu) :

LA BROCHE : redac-chef
TANTE PONY : membre historique , webmater
LE RODEUR, ZORD, NIKITA, : equipe redactionnelle
RACCOON : administrateur du forum
ALFIE : moderateur


-Comment et par qui est venu l’idée de créer NANARLAND ?

RACCOON : Bonjour tout d'abord, je tiens à signaler que je ne fais pas partie du staff de création du site. Je tâcherais d'ailleurs de répondre du mieux que je peux aux questions. Je ne répondrais donc en aucun cas au nom de toute l'équipe de Nanarland mais à titre personnel
C'est presque par hasard que je suis devenu administrateur du forum.
Pour ce qui est des détails de la création du site il faudra se tourner vers Labroche ou Tante Pony

ZORD : N'étant qu'un produit rapporté, je laisse ici la parole aux Grands Anciens. Iä Iä, Labroche f'tagh'n.

LA BROCHE :L'idée de Nanarland est venue alors que nous cherchions un site susceptible de nous indiquer de "bon mauvais films" à louer ou acheter. Nous avions goûté à la joie vu visionnage collectif de nanars et nous nous disions alors qu'un site qui conseillerai aux gens des mauvais films sympathiques, tout en leur évitant de tomber sur des navets aurait une grande utilité. A l'époque nous n'avons trouvé aucun site francophone, nous avons donc décidé de nous y coller.

ALFIE : Je ne peux pas repondre mieux que Labroche !

TANTE PONY : L’idée nous ait venu un soir de glandouille entre potes il y a plus de 4 ans. Nous avions loué PowerRangers le film, dans le but évident de se marrer avec un film bidon. On s’est alors dit que ce serait sympa de pouvoir discuter de ce passe temps un peu étrange avec d’autres et de partager nos impressions sur ces mauvais films sympathique par le biais d’un site internet. Etant alors tous étudiants, nous avons eu le temps de créer le site assez rapidement.

LE RODEUR : La Broche a créé Nanarland en 6 jours et le septième, il se reposa

-Une grande amitié à du naître en chacun…

RACCOON : Disons que de mon coté je fais ce que je peux pour être "parmi" eux le plus souvent possible.
Etant donné que quelques 700 kilomètres nous séparent, je les "rejoins" le plus souvent possible par le biais du forum ou plus rarement msn.

ZORD : Amitié, peut-être pas puisqu'à 90%, les forumeurs ne se connaissent que par messages internet, voire mails, interposés, ce qui est peu être un peu light pour développer un concept "d'amitié". Donc, d'amitié, non, mais de sérieux copinage qui a pu par la suite évoluer en relation presque professionnelle dans un ou deux cas, oui.

LA BROCHE :Je pense que l'on peut dire qu'une amitié s'est développé entre certains membres de Nanarland. Certains sont inscrits sur notre forum depuis quasiment le jour de sa création. Je peux affirmer qu'une réelle complicité est née. D'ailleurs, pour ma part j'ai rencontré de visu beaucoup des "anciens" de Nanarland. A chaque fois ce fut un grand plaisir. Nous nous appelons régulièrement avec quelques uns des forumers.
Ensuite, plus localement le site nous a permis de rencontrer des gens qui sont au final devenus de vrais amis. Nous nous voyons très régulièrement, et avons même bifurqué sur des projets parallèles. Donc oui, je pense que l'on peut l'affirmer, qu'elles soient "virtuelles" ou "actuelles" nanarland a fait naître des amitiés.

ALFIE : Tout dépend des affinités extra-nanars que nous pouvons avoir, et la localisation géographique joue beaucoup. Personnellement, je pense et j'espère avoir pas mal de bons potes et une poignée d'amis, notamment grâce aux moyens de communication comme ICQ ou MSN Messenger. Comme pour la plupart des forums, comme il s'agit d'un lieu d'échange, de rencontre et de dialogues, forcément, on finit par tomber sur des gens qui nous correspondent, avec qui l'on peut créer quelque chose de fort. C'est aussi cela Nanarland, au-delà de la moustache, il y a de l'émotion.
NB : D'aucuns racontent que Nanarland sera le premier endroit au monde où sera célébrer un mariage entre un homme et un mannequin en mousse.

TANTE PONY : La team nanarland a beaucoup évolué.
Car en fait, il s’agissait au départ d’une bande d’amis qui regardaient de temps à autres des nanars. Puis avec le temps, nanarland s’est constitué autour d’un vrai réseau de passionnées, et depuis 1 ou 2 ans, le site est régi par une équipe de semi-professionnels, tous liés par ce même amour du film tellement mauvais qu’il en devient drôle…

LE RODEUR : En quelque sorte, une communauté de cyber-amis. Car nanarland c'est aussi un forum très actif qui est la matrice nourricière du site, un laboratoire d'expérimentations nanardes et un lieu d'échanges entre personnes qui partagent les mêmes centres d'intérêts. Même si les forumeurs ont parfois peu l'occasion de se rencontrer physiquement en raison de leur éloignement géographique, ce genre de rapport humain est moins factice qu'on peut le penser : l'écriture crée toujours quelque chose d'intime.

-Vous réunissez-vous pour regarder des films ? Avez-vous des locaux ?

RACCOON : Pour ma part c'est plus souvent seul ou avec 2 ou 3 amis externes à Nanarland que je regarde les nanars. Cela se fait souvent à la maison.
Ca doit être pareil pour à peu près tout le monde…

ZORD : Sur Paris, l'un des nanardeurs nous ouvre régulièrement ses portes certains samedis. L'un des gros problèmes de Paris est la difficulté de trouver un endroit (le plus souvent un appartement) qui puisse rassembler entre 8 et 10 personnes à chaque fois: problèmes de place et d'immobilier. En moyenne, les nanardeurs étant de jeunes diplômés à peine rentrés dans la vie active, les appartements de plusieurs dizaines de mètres carrés ne leur sont pas trop accessibles.
De toutes façons, regarder un nanar seul, dans son coin, n'a pas vraiment de sens. L'interêt de ce genre de spectacle est le rire communicatif. Seul, c'est toujours moins drôle.

LA BROCHE : avec les comparses évoqués plus haut nous nous réunissons environs une fois par semaine. Il nous arrive aussi fréquemment d'aller à la pêche aux nanars ensemble. Quant aux membres plus éloignés, nous nous sommes réunis lors d'une soirée mémorable à la Cinémathèque Française l'an dernier. Cela devrait se reproduire cette année.

ALFIE : L'équipe est principalement basée à Grenoble, donc oui ils se réunissent, aussi par rapport au contenu du site et à son amélioration technique. Sinon, les projections se font chez un volontaire qui accepte pour une soirée de partager sa passion avec des gens encore plus dingues que lui, et ce, dans tous les coins de France.

TANTE PONY : Bien-sur ! Un des plaisirs premier du nanarophile est de se réunir entre amis pour mater un nanar. D’ailleurs, un nanar trouve toute sa saveur dans le visionnage à plusieurs.
Nanarland a également organisé (ou co-organisé) plusieurs soirées nanars, notamment à Grenoble (sur le campus universitaire), mais aussi à la cinémathèque française de Paris (lors de la nuit excentrique).

LE RODEUR : Il arrive que des soirées locales ou nationales soient organisées dans divers foyers d'infection nanarde. Le visionnage en groupe favorise surtout un certain type d'oeuvres nanardes, fortement visuelles.

-Quels sont vos critères pour qualifiez une œuvre de « nanar » ?

RACCOON : La on rentre dans une partie un peu plus pointue surtout dûe au fait à l'appréciation de chacun. Tout le monde ne rit pas des mêmes choses dans les films.
Pour ma part je dirais que c'est les choses les plus ridicules qui font un bon nanar. J'entends par ridicule les choses faites le plus sérieusement possible par les acteurs ou les réalisateurs dans l'espoir d'"éblouir" le spectateur.

ZORD : Dans mon cas, le critère est simple: si le film me fait rire alors que ce n'était ni le but des acteurs, ni celui du réalisateur, alors, oui, nous sommes en face d'un nanar. Après, que ce soit un blockbuster hollywoodien ou une série B italienne des années 70 n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est le décalage entre les intentions de l'auteur et la vision du spectateur.
Une des difficultés, en ce sens, vient de ce que nous nommons "nanars comiques" car l'humour est une chose assez personnelle. Certains peuvent rire au premier degré en toute sincérité d'une comédie que d'autres trouveront naze et navrante.

NIKITA : Désuétude, décalage entre les intentions de l'auteur et le résultat à l'écran, dérapage vers le délire et, avant tout, plaisir procuré à la vision du film.

LA BROCHE : Le nanar est très subjectif. Mais disons que ce qui fait le plus souvent l'unanimité chez les forumers et les membres de Nanarland, c'est le décalage entre les intentions de base d'un réalisateur et le film a l'arrivée. Mais depuis ce précepte de base, nous avons découvert les films de ninjas, les films turcs...Et beaucoup de critères ont évolués. Pour synthétiser, je dirais que parmi la masse de films édités, il y en aura toujours pour reculer les limites du cinématographiquement correct, et ce, pour le meilleurs et pour le pire. Nous, ce qui nous intéresse, c'est le pire.

ALFIE : Je pense qu'il y a trois éléments principaux :
Généralement, c'est un film qui ne dispose ni des moyens, ni du talent nécessaire à la réalisation de ses maigres ambitions.
C'est aussi un film qui se prend tellement au sérieux et qui s'enfonce tellement dans sa bêtise, que le contraste entre les intentions de départ et le résultat final en devient exceptionnellement élevé. Il n'est plus simplement nul, mais en devient drôle, le rubicon de la honte cinématographique ayant été franchi.
Enfin, c'est un film qui vieillira de plus en plus mal, parfois dépassé lors de sa sortie même du point de vue de la musique, des effets spéciaux, bref tout ce qui risque de "dater" un film. Même s'il n'est pas l'élément principal (beaucoup de chefs d'oeuvres peuvent avoir des effets dépassés de nos jours), c'est en tout cas un élément qui ne fera pas remonter la côte du film.

LE RODEUR : Objectivement nulle, subjectivement délectable.

-Les films que vous chroniquez vous tiennent à cœur ? Généralement, les avez-vous tous vus ?

RACCOON : N'ayant fait moi-même que trois chroniques, je ne pense pas que les films chroniqués tiennent à coeur. J'entends par là que je les ai chroniqués car à mon sens les gens devaient être au courant de ce qu'ils contenaient.
Tous les films chroniqués ne sont pas vus par chaque membre.

ZORD : Ce n'est pas tant qu'ils "tiennent à coeur". Pour ma part, j'ai une demi-once de fierté lorsque je suis le premier à parler d'un chef d'oeuvre comme "Gamera et les Trois Superwomen" sur ce site, mais globalement, ça ne va pas plus loin. Pour le côté "coup de coeur", c'est simple: si je détestais ces films, je serai proprement incapable d'en terminer le visionnage et enore moins de me dire "tiens, je vais perdre du temps à en faire une chronique". D'une certaine manière, j'aime vraiment ces films. J'aime le côté démerdard des réalisateur italiens qui réussissaient à terminer un film avec 10 lires de budget, j'aime l'audace des cinéastes turcs qui repompent sans vergogne tout et n'importe quoi pour faire un métrage, j'aime la connerie satisfaite des gros blockbusters américains qui exhibent leur bêtise nationalite crasse sur pellicule, bref, oui, j'apprécie vraiment le jusqu'au-boutisme de ces gens qui se disent un jour "moi aussi, je vais me lancer dans le cinéma".

LA BROCHE : Plus de 300 films sont chroniqués. Je ne pense pas qu'il existe une personne au monde qui ait pu voir tous les films présents sur le site. Par contre, il est évident que tous les films chroniqués ont été visionnés par la personne ayant rédigé le texte !
Je dirais que quasiment tous les films chroniqués me tiennent à coeur dans le sens ou toutes les chroniques me tiennent à coeur. Elles sont le fruit d'un vrai travail sincère, d'un vrai effort.

ALFIE : Tous les films que j'ai personnellement chroniqué, je les ai vu evidemment. Néanmoins on ne peut pas avoir vu tous les films chroniqués dans la mesure où les membres de l'équipe peuvent l'avoir vu seul, ou alors étant trop éloignés géographiquement, il est impossible pour un Lillois de voir un film obtenu à Grenoble. Et il ne faut pas oublier que pas mal de films sont rares et très durs à dénicher.

TANTE PONY : Tous les films sur le site ont l’aval de l’équipe avant d’intégrer le site. Ils nous tiennent tous à cœur (certains plus que d’autres évidemment, c’est pourquoi nous avons mis en place un système de notations). Nous avons une centaine de films en attente d’être mis en ligne. Nous ne pouvons plus voir TOUS les films chroniqués.
Lorsque le film est chroniqué par un internaute, une personne (ou plusieurs) de l’équipe, se charge de le voir avant de le mettre en ligne.
Toutes les chroniques mises en ligne sont validées par un ou plusieurs membres de l’équipe.

LE RODEUR : Personnellement, oui. Je m'interdis de parler d'un film ou d'un acteur que je n'aime pas. Nanarland est aussi une sorte d'hommage biscornu aux acteurs et aux films que nous aimons sincèrement. J'essaie de voir le maximum de films que le site a répertorié, dans la mesure du possible.


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