J'avais fait ça un dimanche d'inactivité. Finalement, je me dit, pourquoi ne pas vous en faire profiter
Dans la lande court une jeune femme terrifiée, éclairée de la clarté blafarde le la pleine lune. Elle s'arrête, interdte, tandis qu'un hurlement lugubre déchire la nuit. Mais autour d'elle il n'y a que le noir et la blancheur de la brume...
Que serait un bon film fantastique ou d'horreur sans un peu de brouillard ? Tellement présent, la brume est presque devenue un des clichés représentatifs du genre. Mais pourquoi donc ? La brouillard artificiel a plusieurs avantages pour les cinéastes populaires :
- Il créé une ambiance inimitable et feutrée qui, si il est bien exploité convient fort bien au sujet
- L'artifice est relativement peu onéreux
- Pour les productions fauchées, le brouillard est idéal pour remplir un décor trop vide ou enrober des éléments trops factices.
Au fur et à mesure des films, le brouillars à traverser l'histoire du cinéma. Certains lui consacrèrent même des films, tel Carpenter dans
Fog.
La brume est ainsi composante incontournable des films fantastiques d'Universal et apporte une touche vaporeuse et gothique à ces oeuvres dont les décors naturels étaient peu prisés :
Le Loup GarouPlus tard, Hammer Film en Angleterre fera de même. La Lande embrumée deviendra également un cliché de la firme :
Le Cauchemar de DraculaDurant les années 60, Roger Corman adapte Poe et en profite pour payer son tribut aux aînés. Les couleurs, les costumes, les décors...la Corman,s Touch n'en oublie pas moins de lorgner vers la Hammer. La brume est bien sur là :
La Chute de la Maison UsherQui dit fantastique gothique dit Italie qui s'engouffra dans la brêche plutot dix fois qu'une. Productions modestes, hommages, repompage, dire que le brouillard est là devient un doux euphémisme.
Mario Bava, figure devenue incontournable du genre en use et abuse :
Opération peurEt tant qu'a faire, en met un peu ailleurs :
La Planête des VampiresBava était l'initiateur du mouvement en Italie, ses compatriotes ne tardent pas à suivre. Ainsi Gorgio Ferroni :
Le Moulin des SupplicesLe Moulin des Supplices , film plutot "d'intérieur" au budget que nous qualifierons de confortable selon les critères de l'époque, d'où le peu de brume, qui emprunte autant à la Hammer qu'a Corman. 1960, bien belle année...
On arrive dans les années 70 puis 80. Le Gore a été inventé, le mauvais gout aussi, la Hammer ne va pas tarder à disparaitre...le fantastique gothique n'a plus tellement la côte. De ce fait, la brume va un peu se faire rare. On la retrouve néanmoins ici et là. Ainsi chez Fulci qui entre soucis d'ambiance et d'économie a trouver le juste milieu :
La Maison prêt du cimetierreOu Sam Raimi, dont les bois enfumés d'Evil Dead entreront dans l'imagerie collective
Evil DeadJohn Landis, quand à lui, se rapelle de la Hammer et lui lance un beau clin d'oeil dans
le Loup Garou de LondresMichele Saovi dans les années 90 l'utilise enfin pour une touche poétique et féerique supplémentaire :
Dellamorte DellamoreDepuis, la brume se voit de moins en moins. Elle apparait sur le terrain de l'hommage comme dans
Van helsing, ou dans les productions un peu Z qui préfèrent sauver les meubles avec un peu d'artifice à quelques sous :
Le Retour de la Créature du LagonA présent, le numérique gomme les imperfection, les décors fauchés ne se voient plus. Pour combler les vides, on a des matte-painting fait à la palette graphique. L'approche de l'horreur plus directe. La vague du neo-slasher montre une vision plus réaliste, plus ancrée dans la réalité. Celle des fantomes asiatiques montre quelque chose de plus froid, de moins enrobé. Question de mode et d'époque. Le vieux cimetierre enfumé ne fait plus frissoner grand monde, c'est devenu un "clin d'oeil". Le Zombie évlue en milieu urbain. Le gothique n'a plus tellement sa place et en attendant, la brume se cache...en attendant qu'un réalisateur ne la fasse ressortir au mépris des conventions. La récente adaptation du
Fantome de l'Opéra grattait un peu dans cette direction...Un jour peut être que...