Un réalisateur que j'affectionne particulièrement.
Vibroboy : un court métrage sous influence (Massacre à la Tronçonneuse, Terminator...). Déjà un esprit barré, un gout pour l'outrance et une réalisation énervée.
Gizele Kerozène : toute proportion gardée plus sage, Gizèle Kerozène nous fait suivre la trépidente course de trois sorcières sur leur balai. Une influence indéniable du cartoon. Assez jouissif.
Captain X : une belle percée dans le comique de répétition. Tourné presque intégralement en plan fixe.
Le Dernier Chaperon Rouge : assez posé, un court dans l'esprit Jeunet-Caro. Plutôt surréaliste.
Dobermann : relecture gonzo de la Horde Sauvage. Kounen est un grand gamin qui s'amuse avec ses jouets. Bruyant, violent, complèment outrancier, mais aussi une réalisation incroyablement libérée, des cadrages de malade, même si l'on peut déplorer quelques soucis de rythme. Gros coup de pied dans la fourmilière, en France, on avait jamais vu ça. Lorsque l'on regarde les courts métrages de Kounen, on constate que Dobermann nous pendait au nez depuis un moment. Hélas, l'accueil est mitigé. Les critiques qui n'aiment pas démontent le film.
Blueberry : Kounen s'empare du Cow Boy de Jean Giraut pour lui faire vivre des expériences chamanes. Moins hermetique qu'on a bien voulu le dire, Blueberry n'en reste pas moins une oeuvre assez atypique. Au final, une sorte de western mystique assez plaisant. Le rythme est plus posé, la réalisation, à deux trois fulgurances kounanienne près, est presque contemplative. L'écart de maturité entre Dobermann et Blueberry est assez hallucinant. Bide cinglant néanmoins, au point de compromettre les projets d'autres réalisateurs fougueux.
S'en suivent deux reportages sur le chamanisme, ainsi qu'un livre de photos.
99 Francs : A ce jour, son film le plus abouti. 99 Francs brasse les délires de Dobermann et un aspect plus intimiste hérité de Blueberry. Pris en étau entre la plume de Beigbeder et la personalité de Dujardin, Kounen se fait un peu canalyser et finalement, c'est tant mieux.