Voila donc je reviens d'une dizaine de jours en Pennsylvanie, invité à l'occasion du mariage d'un ami qui a épousé une fille du cru au cours d'une bien belle cérémonie.
Avant tout, la Pennsylvanie, qu'est-ce que ?
C'est ici, coincé entre l''Etat de New York et le New Jersey, célèbre pour son Big Foot. Détail amusant à ce propos, l'image de ce cher Sasquatch orne les paquets d'une friandise visiblement non identifiable pour les néophytes. Les villes principales de Pennsylvanie sont entre autre Lancaster et Pittsburg, chère à George Romero. J'ai pour ma part été logé à Akron, petite bourgade du Comté de Lancaster, chez les beaux-parents de mon copain, membres pratiquants de l'église mennonite, elle-même très répandue dans la région. Mes rapports avec la religion ayant copieusement dégringolés, je n'en suis pas sorti transporté par la foi, mais j'ai eu la joie de vivre avec ces deux personne adorables et chaleureuses, qui ont de fait beaucoup contribué au plaisir de ce voyage. A noter également que les messes mennonites -auxquelles j'ai assisté, je n'étais pas obligé, mais la curiosité l'a emporté sur le manque de convictions- sont très vivantes et enjouées, en total contraste avec la rigidité et le sérieux à toute épreuve des offices catholiques. Ces cérémonies sont assurées par les gens de la communauté. Le pasteur n'y a apparemment qu'un rôle secondaire et ne prend la parole qu'à certains moments précis, comme le prêche. Pour le mariage (la femme de mon copain est mennonite, donc), il a ainsi officialisé la chose au moment de la lecture des voeux du passage des alliances, mais guère plus.
Akron donc, ville sage qui s'autorise tout de même quelques petits plaisirs, comme cet élégant coupé Corvette.
Le climat de cette saison est ensoleillé et lourd, mais je n'y ai goûté qu'à mes deux derniers jours. Auparavant, c'était pluie et nuage. La région est très verte, et bien qu'entretenue, a pu conserver son aspect sauvage. Les champs de maïs succèdent aux larges plaines, entrecoupées soudain d'un boût de forêt. On croise souvent ce type de ferme blanche, typique de la région et du Pays Amich, souvent isolée de tout au beau milieu d'un pré. Ce n'est pas non plus très escarpé.
J'étais donc non-loin de ce que l'on appelle le Pays Amich, cette communauté qui met un point d'honneur à vivre dans le refus du progrès et dans des principes de paix et d'égalité entre les individus. Peut être les avez-vous vus dans le film
Witness, avec Harrison Ford. Les Amichs ne pensent en effet pas individuellement, mais toujours selon un principe de groupe. De fait, les prendre en photos représente une grave atteinte à leur religion, même en leur demandant la permission -car prendre quelqu'un en photo, c'est le mettre en avant, et donc le distinguer du groupe- et cela ne peut se faire sans un bataillon d'autorisations officielles. Ils ne sont en outre pas du tout "pittoresque" dans la région. Venus d'Europe mais présent depuis longtemps, les Amichs sont et malgré leur mode de vie parfaitement intégrés au reste de la population, qui les accepte tels quels et vice-versa. Si ils se mêlent rarement à la foule, ils ne sont donc pas du tout "getthoisés" comme peuvent l'être les Indiens Natifs. Il est assez fréquent de croiser une carriole hamich au bon milieu de la circulation. Faire du tourisme dans le Pays Amich est ainsi à la limite de l'indécence, ce sont des "vrais gens", ce que les visiteurs de base ont parfois tendance à oublier. On peut toutefois photographier leurs carrioles. Ce type de charrette est l'un des rares moyen transport autorisé par leur croyance, avec la trottinette (!).
On notera la présence de clignotants et d'un feu stop sur ces véhicules, obligation à laquelle ont du se plier les Amichs, pour des raisons évidentes de sécurité.
Voici Lancaster, ville très rouge. Le rouge, la brique, sont symptomatiques du coin, on en trouve beaucoup.
Intercourse, où fut tourné une partie du film
Witness, notamment au magasin Zimmermann où Harisson Ford, blessé, trouve la seule cabine téléphonique des environs (soit ici à côté du truc à Pepsi).
New York et Washington se trouvant à 2-3h de route, cela aurait été bête de ne pas y aller. Deux villes impressionnantes, même si on est alors très loin de l'ambiance des calmes prés d'Akron.
Washington, que l'on connaît moins bien, est peut être la ville la plus surprenante. Pensée de manière horizontale, elle présente de larges rues et peu de buildings qui eux-même ne montent pas bien haut. La partie touristique, composée de divers musées, du memorial, du Capitole et de la Maison Blanche, jure avec la partie plus populaire. Je suis allé dîner dans le quartier latino. D'une ambiance un peu bourgeoise -très solennel, peu d'animations, bâtiments ripolinés-, on passe à quelque chose de plus animé, de plus vieillot. Il y a d'autres bruits, d'autres odeurs, on commence à voir quelques frémissements d'arts de rue, des clodos bourrés
...c'est peut être plus authentique. Niveau visite, depuis le 11 septembre, les consignes de sécurité se sont bien rafermis. Pour rentrer dans le Capitole, c'est interdit aux bouteilles de liquide, à la nourriture, aux sprays, parfum (oui oui), trop gros sacs et bien sur couteaux. Tout ceci va direct à la poubelle et celui qui est pas content, c'est pareil : une pauvre fille a ainsi dû envoyer son nécessaire de toilette aux ordures.
New York, ou tout du moins Manhattan, est l'antithèse de Washington : une ville verticale, étroite, qui bouge tout le temps. Il y a un monde de dingue, la circulation est effroyable et tout le monde roule comme des dingues. Les taxis, qui semblent être en perpétuelle guerre fratricide, c'est encore pire. Je ne veux même pas savoir comment roulent les livreurs de pizzas. Par contre, comme à Washington, on distingue une scission entre le tourisme (buildings, néons, Broadway, toute ces choses que l'on peut parcourir dans un bus à ciel ouvert...) et un aspect de Manhattan qu'il faut découvrir en sortant des sentiers battus. Comparer les metros de NY et Washington est également intéressant, car ils sont à l'image des villes. Eclairé, moderne et immense, le métro de Washington tend au sécuritaire avec ses petites loupiottes prévenant de l'arrivée des rames. Un peu sale, sombre et tout en poutrelles metalliques, le métro de New York ferait presque peur par l'étroitesse de ses quais.
La 42ème rue. Lorsqu'on s'intéresse à New York sans jamais y avoir mis les pieds, on peut être déçu de voir que la 42ème n'est pas (plus ?) l'espèce de cour des miracles où l'on va voir un film d'horreur entre deux peep-shows. Quoiqu'il en soit, même si c'est plus propre que dans les films d'Abel Ferrara, il y a des cinémas (respectables, mais des cinémas), des boutiques de cul, un Ripley's Believe It Or Not, des vendeurs de poulets grillés qui donnent mal au ventre, etc...On y trouve également un restaurant Barbecue, un établissement typiquement américain. On y sert de la viande grillée avec oignons, fromage, etc...dans des espèce de sandwichs qui dégoulinent dans tous les sens. Dans ce genre de restaurant, on s'en fout tellement partout que parfois, pour s'essuyer, les client se voient offrir non pas une serviette mais un grand tablier. Pour ma part, je n'ai eu droit qu'à une serviette éponge (type serviette de bain), ce qui n'est déjà pas si mal.
Time Square, peut être l'image la plus connue de New York, ici en France.
Le Chrysler Building. J'ai pris l'Empire State aussi, mais esthétiquement, j'ai toujours préféré le Chrysler Building.
Inutile de commenter je pense. ^^
Mais 11 septembre oblige, on ne peut plus y monter.
New York vu du bateau, et le soleil qui pointe enfin.
Chinatown. Là c'est vraiment une ville dans la ville. On peut y manger bien et pour pas cher, à condition de bien choisir son restaurant, le risque étant de se retrouver avec un menu en chinois...
Petit déjeuner dans le quartier est, un autre visage de Manhattan. Le beau-père qui m'accompagnait était tout heureux de me faire découvrir le French Toast, une sorte de pain perdu surmonté d'une tranche de lard que les Américains s'enfilent au petit déjeuner. Ca l'a bien fait rire lorsque je lui ai révélé qu'on ne mangeait pas de ça en France.
Retour au Comté de Lancaster, peu avant mon retour sur le Vieux Continent. Ici un pont couvert, symptomatique de la région également.
Un dernier tour par l'Usine Harley Davidson de York et il n'y avait plus qu'à sauter dans l'avion, avec tous ces merveilleux souvenirs.